Au Gabon, le bateau Esther Miracle a coulé le 9 mars 2023. Un an après le drame qui a causé la mort de 30 personnes, une cérémonie du souvenir a été organisée samedi à Libreville en présence des autorités de la transition, des rescapés, de parents des victimes et beaucoup d'autres gabonais.
La cérémonie s'est déroulée à l'entrée du Port Molle, là où était parti le ferry Esther Miracle. Les rescapés étaient vêtus de T-shirt sur lesquels on pouvait lire « plus jamais ça au Gabon ».
Un an après le drame, ils n'ont rien oublié de cette tragédie. « Ce n'est pas facile, on n'a pas oublié. Même en venant, on a toujours des émotions », explique l'une. « Nous étions 11, j'étais la benjamine. Cinq sont partis et six sont sortis de là, j'ai perdu des piliers », témoigne une autre.
Si certains ont pu survivre à cette tragédie, 30 personnes sont décédées ce jour-là. Les parents des 30 personnes qui ont trouvé la mort et des sept disparus étaient présents. Ils ont apporté des bougies et des fleurs à la mémoire des leurs. « J'ai perdu ma jumelle. On n'a pas retrouvé le corps. C'est dur », raconte un proche de victime. « Nous avons perdu notre père et notre mère qui partaient à Port-Gentil pour chercher un véhicule qu'on leur avait acheté », commente une autre. « J'ai perdu quatre proches. Ils ont emporté toute ma vie », pleure un homme.
Pour les aider à se reconstruire, des ONG leur apportent un soutien psychologique car certains sont traumatisés. « Désormais, ils présentent ce qu'on appelle des angoisses, des attaques de panique, des crises... Lorsqu'ils approchent d'un bateau ou de l'eau, ils ont des souvenirs de cette mort imminente », explique Ephrem Mbou, président de l'ONG chirurgien de l'espoir.
Plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre Raymond Ndong Sima ont participé à la commémoration. Une présence bien accueillie par les victimes qui disent se sentir oubliées par moment. Elles réclament une stèle pour que cette tragédie ne soit jamais oubliée.