Cet appel fait suite à l'assassinat, le 1er mars, du journaliste Idriss Yaya et de sa famille à Mangalmé, dans la province du Guera, où les tensions sont fortes entre les éleveurs et les agriculteurs lors de la période de transhumance. Le journaliste travaillait pour la radio communautaire de Mongo et avait déjà été agressé et menacé de morts en raison de sa couverture des conflits intercommunautaires.
L'enquête a entrainé l'arrestation de neuf personnes le 2 mars, au lendemain des assassinats d'Idriss Yaya, de son épouse et de leurs deux enfants. Selon des informations diffusées par le gouverneur de la région de Guéra, les interpellés sont toujours entendus par la police pour déterminer les « responsabilités dans ce drame ».
Dans un communiqué l'Union des journalistes du Tchad rappelle que les menaces contre les journalistes sont de plus fréquentes et demande aux autorités d'agir. « Nous sommes confrontés à des situations de menaces et d'insécurité un peu partout dans nos déplacements. Nous avons toujours appelé les autorités à protéger les journalistes et a assuré leur sécurité à eux et leurs familles », explique Serge Manassé Gotingar, le secrétaire général de l'UJT.
La région de Guéra est située au sud du Tchad, région fertile où les tensions se multiplient entre les agriculteurs et les éleveurs qui viennent chercher des pâturages pour leurs troupeaux.
Le journaliste Idriss Yaya a été menacé de mort récemment car il couvrait ces thématiques au sein de la radio communautaire de Mongo. Reporters sans Frontières a dénoncé un « crime odieux » et appelle les autorités à prendre des mesures fortes pour protéger les journalistes qui travaillent dans ces zones difficiles.