Tunisie: Université de la Manouba - L'intelligence artificielle au service du développement durable

10 Mars 2024

« L'intelligence artificielle et la technologie sans culture et sans réflexion pourraient avoir des répercussions négatives », estime la rectrice de l'université de La Manouba, Jouhaina Gherib.

Toujours à l'affût des évolutions dans le monde, et veillant à apporter à l'ensemble de ses étudiants un éclairage notamment sur les bouleversements du monde du travail et les défis imposés par le développement technologique, l'Université de la Manouba a organisé le 8 mars un séminaire autour de la thématique « Intelligence artificielle et prospérité socioéconomique : alliance pour un avenir durable ». En effet, dans le cadre du « Manouba Networking Day », les organisateurs ont tenté d'aborder un sujet d'actualité, celui de l'intelligence artificielle, sous l'angle de la réalisation des objectifs de développement durable, plus connus sous l'acronyme ODD.

À l'occasion de cet espace riche en échanges et en networking, l'Université de la Manouba, représentée par sa rectrice Jouhaina Gherib, a signé un certain nombre de conventions avec des associations et des organismes opérant dans le domaine de l'intelligence artificielle. Parmi les signataires, l'Association tunisienne de l'intelligence artificielle, ainsi que l'Association des anciens de l'Iscae. Selon la rectrice, cela démontre une fois de plus l'engagement de l'université à booster le progrès économique à travers l'intelligence artificielle sans aliénation du bien-être et des libertés.

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L'IA, une opportunité ou une menace ?

Parmi les interventions les plus marquantes lors des panels, celle de Mohamed Ali Elloumi, ancien de l'Iscae et patron-fondateur de Access. Il défend l'idée selon laquelle l'intelligence artificielle doit être perçue comme une véritable opportunité et non comme une menace pour les emplois. Evidemment, Mohamed Ali Elloumi est conscient du fait qu'un certain nombre d'emploi pourraient disparaître au profit de nouveau métiers. Mais ce qu'il démontre lors de sa prise de parole, c'est que l'intelligence artificielle apporte deux choses essentielles. D'abord, elle permet en quelque sorte de décupler la productivité. Autrement dit, l'IA, en tout cas pour le moment, ne menace pas les métiers, mais permet d'augmenter leur productivité.

Ensuite, prenant l'exemple d'une agence de voyages appelée à proposer des circuits de voyages, Mohamed Ali Elloumi explique qu'avec l'intelligence artificielle, nous nous dirigeons vers un monde « d'hyperpersonnalisation » de l'offre.

Selon la définition donnée par Qualtrics, une société américaine dite de « gestion d'expérience », crée en 2002 par Ryan Smith, « l'hyperpersonnalisation est une stratégie marketing qui utilise les données clients en temps réel grâce à des technologies comme l'intelligence artificielle pour fournir une expérience et des services uniques et spécifiques à chaque consommateur. Il s'agit concrètement d'une version plus pointue, précise et pertinente de la personnalisation de l'expérience client classique ».

Pour revenir au cas de l'agence de voyages, cette dernière est appelée, non pas à proposer des packs standards pour différents segments de clients, mais de proposer un voyage avec un circuit qui correspond très exactement aux besoins de chaque client.

La réflexion doit se poursuivre sur l'IA

Par ailleurs, certaines craintes peuvent être légitimes lorsqu'il s'agit de parler d'intelligence artificielle, c'est celles relatives à l'éthique. Si « un moratoire » sur l'IA n'est pas tout à fait envisageable, il peut être judicieux de continuer la réflexion sur les éventuelles dérives. Créer des organismes inter et intrapays peut contrebalancer les velléités de certains d'exploiter le côté obscur de l'intelligence artificielle.

« L'intelligence artificielle et la technologie sans culture et sans réflexion pourraient avoir des répercussions négatives», estime d'ailleurs la rectrice de l'université de La Manouba.

Notons que le but du Manouba Networking Day dans sa cinquième édition est de rapprocher les structures de recherche scientifique des partenaires sociaux et économiques, en partenariat avec l'Association tunisienne d'intelligence artificielle et l'Association des anciens diplômés de l'Institut supérieur de gestion des entreprises.

Au cours de cet événement, les présentations les plus importantes de la recherche à l'Université de Manouba ont été exposées, ainsi que des indicateurs de performance et le classement de l'université.

« Des échanges importants ont eu lieu sur la manière d'employer l'intelligence artificielle pour le développement de la durabilité et de la recherche scientifique », explique Ameur Cherif, vice-président de l'Université de La Manouba.

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