Tassette (Thiès) — Trois équipes de techniciens sont à pied d'oeuvre depuis mercredi pour curer les conduites qui alimentent l'arrondissement de Fimela (Fatick, centre) en eau potable, à partir de Tassette, dans la région de Thiès, afin de résoudre les difficultés de distribution que traverse cette zone depuis quelque temps.
Une délégation de l'Office des forages ruraux (Ofor) a visité les installations de Tassette, plus connues sous le nom de Notto-Ndiosmone-Palmarin (NDP), qui alimentent l'arrondissement de Fimela en eau douce, pour constater le déroulement des travaux de curage des conduites, devant rétablir la distribution de l'eau.
Guidée par le directeur général de la Société d'exploitation d'ouvrages hydrauliques (SEOH), gestionnaire des installations de Tassette et du réseau du NDP, de Fallou Ndao, la mission a été conduite par Mamadou Diokh, directeurs des travaux de l'Ofor. Elle a vu la participation des maires de Palmarin, Mame Singui Sarr, de Fimela, Karim Sène et de Diofior, Saliou Diome. Le sous-préfet de l'arrondissement de Fimela, Ousmane Diédhiou, était aussi de la partie.
Le NDP prélève de l'eau dans le champ captant de Notto, pour ravitailler les localités destinataires. Ce liquide contient du calcaire qui, avec les arrêts de service, se dépose sur les parois des conduites de 400 mm de diamètre, expliquent les techniciens.
Selon Fallou Ndao, DG de SEOH, gestionnaire des installations de Tassette et du réseau du NDP, "ces dépôts de calcaires se sont accumulés et solidifiés dans les tuyaux, les obstruant et réduisant ainsi le débit de transit".
Deux conduites relient les deux réservoirs d'une capacité totale de 5.000 mètres-cubes de Tassette à la zone de Ndiosmone et Palmarin, à une centaine de kilomètres.
Cette visite fait suite à une première mission conduite, il y a une semaine, par le directeur général de l'Ofor, à Tassette et dans la zone desservie, alors que les populations se plaignaient de difficultés d'approvisionnement en eau.
Après la première conduite dont le curetage est "presque terminé", après trois jours de travaux, pour être mettre en service le même jour, la phase concernant le second tuyau, a démarré à partir de ce samedi. Elle devrait aussi prendre 72 heures, soit jusqu'au mardi, a rassuré Fallou Ndao.
"Nous avons identifié ces poches sur lesquelles le calcaire s'est développé et nous avons arrêté le système pour pouvoir nettoyer et avoir un meilleur débit de transit", a-t-il expliqué.
L'opération consiste à ouvrir le réseau à différents points avec des engins lourds, pour le nettoyer et avoir une "amélioration du débit de transit", a-t-il dit.
Quelque 24 techniciens répartis en trois équipes, déployés par SEOH sur le tracé de la canalisation, sont en ce moment, près du village de Mbafaye, à 17 km des réservoirs de Tassette.
La société d'affermage dépense en moyenne "trois millions par jour" dans ces travaux, renseigne Fallou Ndao, selon qui, "l'essentiel, c'est d'avoir une amélioration de la qualité de service".
Une quinzaine de camions pour les zones déficitaires
En attendant la normalisation de la distribution, la SEOH a annoncé avoir dépêché une quinzaine de camions pour ravitailler les zones déficitaires, notamment au niveau des Iles du Saloum.
Pour le directeur des travaux de l'Ofor, Mamadou Diokh, après ces "solutions d'urgence", il est prévu à moyen terme, la réalisation d'une "batterie de forages" en aval de la zone maraîchère traversée par les conduites, pour améliorer la fourniture d'eau dans l'arrondissement de Fimela.
En cette période d'arrosage intense, les maraîchers des environs de Ndiaganiao et Sandiara prélèvent d'importantes quantités d'eau sur le réseau de NDP. Ce qui influe aussi sur la fourniture en eau de la zone impactée, notamment les localités situées en bout de réseau, indique-t-il.
Selon M. Diokh, pour ce qui concerne le cas spécifique de Palmarin, il est prévu, à moyen terme, de réaliser une station de surpression pour impacter sur le château d'eau de Diakhanor et par ricochet toute la commune de Palmarin.
Dans le long terme, une étude du schéma directeur, en phase de finition, prévoit une conduite d'un mètre de diamètre qui desservira directement l'arrondissement de Fimela. Couplé à d'autres investissements structurants, il permettra de "prendre en charge le déficit actuellement constaté", a dit Mamadou Diokh.
D'autres pistes de solution sont l'exploitation de la nappe du Maestrichien, pour diluer l'eau et ainsi avoir moins de teneur de calcaire.
L'autre option est l'utilisation de l'eau de surface, même si elle n'est pas encore à portée de main. Enfin, il y a la méthode de la décalcification, qui requerrait des "coûts exorbitants", de nature à renchérir le prix de l'eau.
Cette opération d'entretien de réseau doit être menée tous les trois à cinq ans, a rappelé Fallou Ndao, selon qui, la dernière en date remonte à 2021.
Selon Saliou Diome, maire de Diofior, "de décembre à juillet, la zone desservie manque d'eau en raison du maraîchage. Tout en saluant les gros investissements consentis par l'Etat dans la réalisation du NDP, il a dit espérer que les travaux prévus dans le plan directeur, règleront définitivement "les problèmes d'eau des communes situées en zone terminale, l'arrondissement de Fimela et les Iles du Saloum".
Le sous-préfet de Fimela, Ousmane Diédhiou, a relevé que cette conduite directe d'un mètre de diamètre, prévue entre Tassette et Fimela, devra coûter 55 milliards de francs CFA.
Le projet Notto-Ndiosmone-Palmarin a été lancé pour approvisionner en eau douce cette partie de la région de Fatick, dont l'eau est saumâtre, grâce à un système de transfert. Le champ captant de Tassette produit aujourd'hui 20.000 mètres-cubes par jour, contre 9.000 mètres-cube à ses débuts, en 2015.