Au Congo-Brazzaville, le cancer de la peau est reconnue comme la première cause de mortalité chez les albinos. C'est pour lutter contre ce fléau que l'Association Jhony Chancel pour les albinos (AJCA) est allée distribuer, dimanche 10 mars, des crèmes aux personnes atteintes de cette maladie génétique à Pointe-Noire, deuxième ville du pays, avec le concours des autorités de Saint-Marin. Mais pour les albinos congolais, le problème reste surtout celui des discriminations.
Dans la salle Ebène de l'hôtel Elaïs de Pointe-Noire, Arpino Massamba, 37 ans, ouvrier albinos du bâtiment, est venu recevoir son kit. De la crème réparatrice pour la peau, du parasoleil ou encore des lunettes de soleil. Il espère que ces produits vont améliorer son quotidien.
« Ca nous sert. Moi par exemple, avant d'aller au travail je dois forcément me protéger, parce que je fais un travail sous le soleil. Donc, ce kit me permet de me protéger chaque fois », précise-t-il.
« Certains pensent qu'on ne vaut rien »
Mais le vrai problème d'Arpino et de ses collègues albinos, c'est la discrimination dont ils sont victimes, aussi bien au travail, à l'école ou encore dans les transports.
« Il y a certains qui pensent qu'on est rien et qu'on ne vaut rien aussi. Mais nous avons tous le même sang. Ils disent que les albinos sont des gens surnaturels, mystiques. Même simplement pour nous saluer, pour certaines personnes, c'est tout un tas de problèmes. Nous sommes quelque part rejetés dans cette société... », se lamentent-ils.
Des comportements dénoncés par Jhony Chancel Ngamouana, président de l'Association Jhony Chancel pour les albinos (AJCA), qui a organisé la distribution des kits protecteurs. « Nous sommes les Congolais. Nous ne pouvons plus tolérer qu'au 21ème siècle, il y ait encore des Congolais qui se croient être plus que d'autres Congolais », lance-t-il.
Au Congo-Brazzaville, les albinos sont la cible de discrimination, mais pas de crimes rituels, comme dans d'autres pays du continent.