Depuis plus de deux ans en RDC, les déplacés trouvent refuge à proximité de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Ils fuient les combats entre l'armée et les rebelles du M23. Mais dans ces camps de fortune, les nouveaux déplacés manquent de tout.
Devant la petite porte de sa tente bâchée d'environ 2,5 mètres, Uzamukunda Clémence, venue du territoire de Rutshuru, tente de calmer l'un de ses enfants qui pleure désespérément « à cause de la famine ». « La famine risque de tuer certaines personnes ici. La situation n'est pas bonne. Tout ce que l'on veut, c'est que la guerre se termine pour que chacun regagne sa demeure », raconte-t-elle, réfugiée au camp des déplacés de Don Bosco à Ngangi, au pied du volcan Nyiragongo.
Juste à côté, Vumilia Maguru, la cinquantaine, lève les yeux. Elle s'inquiète de la menace de la pluie. « Moi, je souffre dans ce Congo. Regardez l'état de la bâche dans laquelle je passe la nuit avec mes quatre enfants », dit-elle.
Un peu plus loin, Albert Mubawa, père de sept enfants, est originaire de Kibumba. Il l'avoue, la situation est très difficile : « Des nouveaux déplacés affluent ici depuis le mois de janvier. Il y en a qui viennent de Kibumba, de Masisi, de Rutshuru... Nous avons besoin d'aide alimentaire, d'habits et de scolariser nos enfants ». Et d'ajouter : « Ça fait longtemps que nous vivons cette situation de guerre à répétitions depuis l'époque du RCD, du CNDP, et c'est maintenant le M23. Maintenant, nous sommes fatigués. Le gouvernement ne peut même pas nous trouver un autre endroit où nous pourrons mieux vivre ».
Le président de la société civile de Nyiragongo, Mambo Kawaya, exhorte le gouvernement congolais à se pencher davantage sur la question humanitaire des déplacés. Mais surtout à ramener la paix afin qu'ils regagnent leurs territoires respectifs le plus rapidement possible.