Gabon: Un décret détaille l'organisation du futur dialogue national

Au Gabon, le tant attendu dialogue national se tiendra du 2 au 30 avril prochain, sept mois après le coup d'État militaire qui a fait chuter le président Ali Bongo. Un décret a été publié ce week-end au journal officiel, pour donner plus de détails sur le profil et l'organisation de ce rendez-vous décisif.

Ce rassemblement, prévu à partir du 2 avril, sera crucial pour l'avenir du Gabon. Ce dialogue a pour objectif de lancer une profonde réforme du pays, avec d'abord un diagnostic des situations institutionnelle, sociale et économique du pays. Il doit également proposer des orientations vers une démocratie et un État de droit, ainsi que définir les grands principes d'organisation de l'État et des pouvoirs publics.

Après la publication d'un décret ce week-end, l'on en sait un peu plus sur les contours que va prendre ce dialogue national. Il y aura par exemple 580 participants, pris parmi toutes les couches de la société, mais des questions se posent sur la répartition. Chacun des 104 partis aura par exemple un seul représentant, choisi par le président de la transition, Brice Oligui Nguema.

Le CTRI, l'organe des militaires, en aura lui 64, les délégations des communes et départements, en partie nommées par l'armée, seront quant à elle une centaine de personnes. « Soyons inclusifs jusqu'au bout. Il n'est pas question que le politique et la société civile s'accaparent tout », a déclaré dimanche soir la ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoué Mintsa, chargée d'organiser le dialogue.

%

Des conclusions appliquées sous forme de lois

Le bureau comportera 28 membres, avec l'archevêque de Libreville, Monseigneur Iba-Ba, à la présidence. L'influence des religieux sera d'ailleurs forte au sein de cette entité pilotant le dialogue. « Nous comptons sur eux pour tempérer, pour être au-dessus des passions », a expliqué la ministre.

Les travaux se feront en plénières, commissions et sous-commissions. Les conclusions seront transmises au président de la transition. Le général Oligui Nguema devra les formaliser et les exécuter sous forme de lois et règlements. « La mise en oeuvre sera progressive. Mais il n'est pas imaginable que les militaires fassent une entorse », a indiqué Murielle Minkoué Mintsa.

Néanmoins, point important : seules les conclusions compatibles avec la charte de transition en vigueur, qui a été écrite par les putschistes, pourront s'appliquer. Les autres devront être mises en oeuvre après les prochaines élections, dont on attend la date puisque ce dialogue doit entériner un calendrier définitif.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.