Tunisie: Walid Ktila (champion paralympique) - 'Je ne prendrai pas ma retraite de sitôt'

11 Mars 2024
interview

A 38 ans, le champion paralympique n'a pas encore l'intention de mettre fin à sa carrière. Au-delà des Jeux paralympiques de Paris auxquels il prendra part cet été, Walid Ktila aspire à faire un autre cycle olympique et ne prendre sa retraite qu'en 2028 à Los Angeles.

La moisson a été plutôt bonne aux deux

premiers rendez-vous de l'année aux Emirats Arabes Unis, le Tournoi Fazaa et l'Open de Sharjah...

«Oui, les deux tournois que j'ai disputés aux Emirats se sont plutôt bien passés. Je peux même dire que l'entame de la nouvelle saison a été bonne. J'ai gardé en tout cas mon niveau habituel et c'est important de ne pas régresser quand on n'est qu'au début de la saison sportive, surtout qu'il s'agit de l'année des Jeux paralympiques. Au tournoi Fazaa de Dubaï, j'ai dominé la course du 100 m, ce qui m'a valu l'or. Au 800 m, j'ai obtenu une médaille d'argent et j'ai clôturé la troisième marche du podium au 400 m. Au tournoi international de Sharjah, j'ai battu le record du monde aux 1.500 m, une distance que j'ai parcourue en 2'58". Comme début de saison, ce n'était pas mal parti pour moi».

Vous avez enchaîné par l'Open de Tunis. Quels étaient vos objectifs ?

« Ce qui a été fait aux Emirats, ce n'était pas mal, mais je ne devais pas me contenter des performances que j'ai réalisées que ce soit à Dubaï ou à Sharjah. A Tunis, mon objectif était de tester de nouvelles tactiques et évaluer de nouveau mon niveau étant que chaque compétition me rapproche encore plus des Jeux paralympiques. Et si je voulais tester de nouvelles tactiques, c'est que je viens de faire un saut en Hollande où je me suis procuré une nouvelle chaise».

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Les spécialistes le savent bien : se procurer

une nouvelle chaise ne peut qu'aider à réaliser de bonnes performances...

«Tout à fait. D'ailleurs, si la concurrence est devenue de plus en plus forte, ces dernières années, pour les athlètes tunisiens, c'est que nos concurrents se dotent des moyens de leurs ambitions. Avoir un matériel performant et à la pointe de la technologie aide énormément l'athlète à se perfectionner et à s'améliorer. C'est aussi vrai pour les courses sur fauteuil roulant. En ce sens, je suis très heureux de me procurer cette nouvelle chaise. Il suffit que je l'essaie dans un tournoi, deux tout au plus, c'est suffisant pour prendre mes marques».

Quel sera la suite de votre programme de préparation pour les JO de Paris ?

« Après le mois de Ramadan, je partirai à Dubaï pour un stage d'un mois. A la mi-mai, je participerai aux Championnats du monde qui auront lieu au Japon. J'enchaînerai par la suite avec le Grand Prix de Suisse. Je clôturerai ma préparation par un stage en Pologne. Ce sera la dernière ligne droite avant de prendre l'avion pour Paris. »

Les objectifs escomptés pour les Mondiaux du Japon et les JO de Paris sont-ils les mêmes?

«Pas tout à fait. Au Japon, je concourrai dans mes trois spécialités, les 100, 400 et 800 m. Aux JO de Paris, je disputerai seulement les 100 et 800 m. Les Mondiaux de Japon serviront donc de préparation aux JO de Paris. N'empêche, j'évoluerai avec le même sérieux aussi bien au 400 m que dans les deux distances paralympiques, les 100 et 800 m. J'ai une réputation à défendre et un niveau de performance à garder le plus haut possible en prévision de la joute paralympique».

Le programme de préparation concocté est-il suffisant pour bien préparer le rendez-vous de Paris ?

«Du moment où mon rythme monte crescendo, c'est suffisant. Ce qui est bien, c'est que la tutelle me soutient beaucoup plus qu'il y a quelques années. A part le versement des subventions qui prend parfois quelques petits retards, j'avoue que le budget qui m'est alloué est conséquent».

Les JO de Paris seront-ils le dernier rendez-vous avant de prendre votre retraite ?

«J'ai peut-être 38 ans, mais je vous surprendrai en vous disant que je ne songe pas à prendre ma retraite de sitôt. Je compte faire un autre cycle olympique. Je pense prendre ma retraite après les JO de Los Angeles en 2028».

Qu'est-ce qui vous motive encore ?

Il y a le facteur expérience. Le fait qu'on devienne une référence mondiale dans la discipline et que la compétition devienne plus difficile --car vos concurrents ont appris à vous connaître-- cela fait monter encore plus l'adrénaline. Aussi, si je suis aussi motivé qu'à mes débuts, c'est que physiquement je suis encore compétitif. Pourquoi arrêter dès lors. J'ai encore envie de glaner de nouvelles médailles et de battre de nouveaux records. Tant que j'ai la force et l'envie, je continuerai à courir sur ma chaise».

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