Les Diables rouges karaté ont raflé quatre médailles de bronze à la 13e édition des Jeux africains à Accra, au Ghana. Un résultat qui ne semble pas satisfaire Moussa Trébissé, l'entraîneur national qui estime que les athlètes congolais avaient du répondant. Entretien.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Quel bilan peut-on tirer de la participation du karaté congolais aux 13es Jeux africains ?
Moussa Trébissé (M.T.): La première journée, nous avons obtenu deux médailles de bronze dans la catégorie des moins de 61kg avec Abigaël Mbemba et dans les moins de 75kg avec Abraham Sagesse Bikoka. On a disqualifié deux athlètes du Congo faute d'équipement. Nous n'avons pas pu participer au kata individuel et dans les moins de 84 kg. C'était comme une malchance qu'on cible nos meilleurs, c'est-à-dire là où on avait fondé nos espoirs de médailles.
L.D.B. : De quel genre d'équipement parlez- vous ?
M.T.: Nous détenons les équipements vétustes alors que tout a changé au niveau des couleurs. Elles sont sur les épaules. Un athlète doit désormais avoir deux kimonos : le bleu et le rouge pendant que nous continuons à utiliser le vieux qui a une seule couleur, le blanc. Nous avons eu quinze athlètes engagés, donc il fallait avoir un équipement pour chaque karatéka. Sur le terrain pour le combat par équipe, nous étions même obligés de négocier avec d'autres équipes pour avoir des protections. Nous croyions les acheter sur place ici au Ghana mais nous n'avons pas pu trouver les magasins de vente comme chez nous ou dans d'autres pays. Comme le Ghana n'est pas une grande nation de karaté, il était difficile de trouver les équipements homologués sur place. Nous avons acheté les kimonos grâce à une délégation qui les avaient ramenés pour les vendre mais elle n'avait pas de matériel de protection.
L.D.B.: Outre les équipements, avez-vous connu d'autres difficultés ?
M.T.: Je sens un goût amer de notre victoire. On devait faire plus si on était arrivé tôt. J'allais avoir au moins deux médailles d'or. Mais la préparation a fait de sorte que nous n'atteignions pas nos objectifs. Je crois que lors des futures échéances, l'Etat tirera les leçons.
L .D.B.: Quel est le problème ?
M.T.: Tout ce que nous avons fait en amont avant de venir à Accra a contribué à la méforme des athlètes. Quand un athlète participe à une compétition, l'environnement joue de beaucoup. Les conditions de voyage et la motivation aussi. Nous sommes arrivés à Accra le 7 mars dans la nuit pour être logés à 3 heures, soit cinq heures avant le début de la compétition. C'est pour cela que notre équipe kata n'avait pas le pied. Il fallait avoir au moins deux jours de repos par rapport au voyage. C'est pour cette raison que nous avons perdu contre l'équipe camerounaise au premier tour.
L.D.B.: Et pour conclure...
M.T.: Nous avons gagné des médailles mais nos athlètes se sentent abandonnés. J'ai moi-même motivé ces jeunes en leur octroyant des primes d'encouragement. On a gagné, oui, mais qu'est ce qui est prévu avant notre retour ? Nous sommes contre l'idée de payer les primes au pays.