La campagne électorale a débuté, en Afrique du Sud, alors que les élections générales sont prévues pour le 29 mai 2024. Le parti qui arrive en tête du scrutin législatif verra son dirigeant devenir président du pays. Et, pour la première fois depuis 1994, l'ANC pourrait perdre sa majorité absolue.
En Afrique du Sud, la bataille électorale s'annonce rude, notamment dans la région du KwaZulu-Natal, à l'est du pays. C'est d'ailleurs là que nombre de partis ont lancé leur campagne. Dernière en date : l'Inkhata Freedom Party (IFP), qui a fait stade plein. Il n'est pas étonnant que cette formation, créée par Mangosuthu Buthelezi, ait commencé par Durban, au coeur du pays zoulou.
Coalition
Malgré le décès de son leader historique l'année dernière, l'IFP continue d'être soutenu par le plus important groupe ethnique d'Afrique du Sud, les Zoulous, qui représentent un cinquième de la population. Même si le parti n'avait rassemblé à l'échelle du pays que 3% des voix en 2019, il reste la principale opposition au sein du gouvernement local, et son nouveau dirigeant, Velenkosini Hlabisa, espère reprendre à l'ANC la région et potentiellement jouer un rôle dans une coalition nationale portée par l'Alliance Démocratique (DA).
Mais les terres du KwaZulu-Natal sont très disputées, puisqu'il s'agit de la deuxième région la plus peuplée, après le Gauteng qui englobe Johannesburg et Pretoria, et représente donc un grand réservoir de voix. Ce même stade Moses-Mabhida de Durban a d'ailleurs déjà vu défiler, ces dernières semaines, Cyril Ramaphosa, en démonstration de force pour l'ANC, ainsi que Julius Malema, à la tête des Combattants pour la Liberté Économique (EFF). Enfin, l'ex-président Jacob Zuma compte lui aussi sur sa région natale pour rafler nombre de voix avec sa nouvelle formation politique uMkhonto WeSizwe (MK) et faire trébucher son ancien parti, l'ANC.
Observateurs ?
Par ailleurs, l'Alliance Démocratique a envoyé une lettre aux États-Unis, leur demandant d'envoyer des observateurs électoraux pour garantir l'intégrité du scrutin. Une requête « hypocrite » pour le président sud-africain qui souligne que le pays accueille déjà des observateurs régionaux.