La communauté économique des États d'Afrique centrale cherche à sortir de sa crise interne. Elle a tenu un sommet des chefs d'État samedi. Les sanctions prises contre le Gabon après le coup d'État du 30 août ont été levées, et dans le même temps, le président de la Commission a sauvé sa tête. Après plusieurs années de graves tensions internes et de critiques de son management, l'Angolais Gilberto da Piedade Verissimo était sous le coup d'une sanction inédite. Il y a échappé mais il a reçu un sérieux avertissement.
Gilberto da Piedade Verissimo serait en sursis. Le président de la commission était sous le coup d'une motion de carence, sanction unique dans l'histoire de la CEEAC. Selon une bonne source, les ministres de l'organisation auraient reçu le président de la commission juste avant le sommet. Un huis clos où il aurait été « sévèrement rappelé à l'ordre et réprimandé », selon un diplomate.
La sanction est remontée au niveau des chefs d'État qui auraient averti Gilberto da Piedade Verissimo, sans faire tomber le couperet. Selon plusieurs sources, la Guinée-Équatoriale et l'Angola auraient défendu le diplomate.
Au final, un arrangement aurait permis d'éviter de le punir en échange d'une levée des sanctions contre le Gabon. « C'est compréhensible. La question est tellement grave, il fallait éviter une crise ouverte au sein de la CEEAC », confie un bon connaisseur. D'autant que Libreville, suspendu de l'institution, aurait à demi-mot menacé de ne plus payer ses cotisations.
Finalement, Gilberto da Piedade Verissimo s'est vu confier une liste de tâche sur des problèmes en souffrance depuis son arrivée en 2020. « C'est une façon de diluer la motion de carence dans un langage diplomatique, mais elle reste sur la table », confie un responsable. Financements, réforme des institutions ou encore adoption de textes... L'Angolais a quelques mois pour exécuter sa feuille de route et ainsi montrer que le message des chefs d'Etats a bien été reçu.