Ile Maurice: «Je ne trompe pas mon audience en promouvant des produits qui ne sont pas corrects...»

Julie Ducasse, une influenceuse avec 15,9k followers sur Instagram et 6 010 sur TikTok, est une personnalité dynamique et active dans le monde des réseaux sociaux. Elle a su captiver son public avec des vidéos qui ont atteint jusqu'à 32,9k de vues sur TikTok et une audience engagée sur Instagram. Pendant le confinement, elle a animé des lives intitulés «Ansam ek Julie», où elle a interviewé des influenceurs, musiciens et parfois même des politiciens, comme Shakeel Mohamed, député du no 3. Elle a partagé des moments authentiques et engageants avec son public.

Depuis, elle a continué à développer ses contenus, en partageant ses avis, sa vie et ses passions, tout en restant transparente et sincère dans sa collaboration avec des marques. Son style de contenus, qu'elle décrit comme «assez naturepeinture», est un mélange de lifestyle et de partage de ses expériences quotidiennes. Malgré les défis rencontrés, comme le temps pour la création de contenus, Julie reste optimiste quant à l'avenir du métier d'influenceur, tout en restant consciente des aspects légaux et éthiques de son travail. Pour ceux qui envisagent de se lancer dans ce domaine, elle conseille d'acquérir de l'expérience dans le monde du travail avant de se lancer pleinement sur les réseaux sociaux.

Parlez-nous de votre parcours d'influenceuse ?Comment avez-vous commencé ?

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Tout a débuté avec les lives que j'ai animés durant le confinement. J'y interviewais des personnalités connues des réseaux sociaux et de la politique, ou je mettais en avant des associations pour montrer comment chacun vivait son confinement. C'est à partir de là que j'ai gagné de nombreux followers. À l'époque, je ne me considérais pas comme une influenceuse ; je passais juste un bon moment avec les gens. C'est ensuite que des marques m'ont contactée et que j'ai commencé. Mon objectif premier est de partager mon avis, ma vie et mes passions tout simplement.

Quel est votre processus de création de contenus, de la conception à la publication ?

Je débute par des recherches, du benchmarking et des sessions de brainstorming pour trouver des idées intéressantes. Ensuite, je visualise l'endroit, la tenue, etc., avant de passer au tournage ou à la prise de photos avec mon téléphone. Une fois le contenu capturé, je procède au montage et à la publication.

Comment gérez-vous les commentaires et réactions de votre audience ?

Heureusement, j'ai une communauté bienveillante et je n'ai pas de commentaires haineux sur Instagram. Sur TikTok, c'est plus ouvert et je reçois parfois des commentaires désobligeants sur mon physique ou mes vidéos. Pendant le confinement, un autre journal m'avait interviewée ainsi que d'autres personnes connues des réseaux sociaux, et sur la page Facebook de ce journal, il y a eu des commentaires haineux, voire morbides, comme «nou pou koup zot latet ek zoué football ek sa».

C'était assez choquant pour moi à l'époque, mais je réalise aujourd'hui que quoi que l'on fasse, on sera toujours critiqué. D'ailleurs, je sens que des commentaires pourraient être formulés après cette interview et j'aimerais profiter de l'occasion pour transmettre un message important : «Soyez indulgents car il y a des personnes, comme vous et moi, qui subissent ces commentaires. Arrêtez le harcèlement et le bullying sur les réseaux sociaux, car nous ne savons pas comment la personne qui les reçoit peut réagir. Beaucoup de jeunes à l'étranger sont même allés jusqu'au suicide à cause de cela. Donc, j'espère que cela vous fera réfléchir.»

Quels sont les outils et ressources que vous utilisez pour optimiser vos contenus ?

Actuellement, je produis mes contenus à l'aide de mon téléphone. J'ai investi dans quelques accessoires pour améliorer la qualité de mes vidéos, tels que des sources de lumière supplémentaires, un micro-cravate pour un meilleur son et un trépied pour une stabilité accrue. Quelle est votre stratégie pour rester authentique et transparente dans votre collaboration avec les marques ?

J'essaie autant que possible de collaborer avec des marques ou des bons plans que j'aurais moi-même utilisés dans ma vie quotidienne. Je les mets ensuite en avant à ma manière.

Quels sont les principaux réseaux sociaux sur lesquels vous êtes active et pourquoi ?

Instag ram et TikTok. Comme mentionné précédemment, Instagram est la première plateforme que j'ai utilisée. Avec le confinement, TikTok a pris beaucoup d'ampleur et je trouve cette plateforme géniale car la créativité y a sa place ; c'est donc parfait pour les créateurs de contenus.

Comment décririez-vous votre style de contenus et votre niche ?

Mon style de contenus est assez naturepeinture. Je partage ma vie, ce que j'aime, ce que je fais. Ce serait plutôt du lifestyle content.

Quels sont les défis que vous avez rencontrés en tant qu'influenceuse et comment les avez-vous surmontés ?

Le temps pour la création de contenus est un défi. Travaillant de 8 heures à 17 heures, je consacre souvent mes week-ends à la création de contenus. Cela signifie que je suis constamment en activité.

Quels en sont les avantages et les inconvénients ?

Les avantages : rencontrer des personnes formidables et talentueuses lors d'événements auxquels nous sommes invités. Les inconvénients : les moqueries ou remarques engendrées par ce métier, qui n'est pas encore très connu ou très développé comme à l'étranger.

Comment voyez-vous l'avenir du métier d'influenceur ?

Ce métier prend peu à peu sa place, mais je crains que, à un moment donné, il stagne, car nous sommes sur une île et qu'on aura vite fait le tour.

Quels sont les aspects légaux et éthiques dont vous tenez compte dans votre travail ?

Je ne trompe pas mon audience en promouvant des produits qui ne sont pas corrects. J'essaie de partager les valeurs et principes qui m'ont été inculqués à travers mes contenus, et ce, toujours dans le respect des personnes qui me suivent. Sans elles, je n'en serais pas arrivée là aujourd'hui.

Quels sont vos projets futurs en tant qu'influenceuse ?

Je n'ai pas de projets précis, mais j'aimerais pouvoir mettre en place un concept qui s'apparenterait aux lives que j'ai faits pour pouvoir revivre ces bons moments. Il suffit juste de trouver le bon timing.

Comment négociez-vous vos tarifs avec les marques ?

Je m'efforce de proposer des tarifs qui correspondent à mon expérience, à mon audience et au travail demandé. Il est plus facile d'expliquer et de négocier avec une marque lorsque le tarif est réfléchi et adapté.

Quels sont les facteurs qui influent le montant que vous facturez pour une collaboration ?

Le temps de travail et l'implication de tiers, tels que photographes ou vidéographes, si nécessaire.

Comment voyez-vous l'évolution des revenus des influenceurs dans les années à venir ?

L'évolution des revenus des influenceurs dépendra de la volonté des marques d'investir dans ce nouveau médium, car certaines ne voient pas encore l'importance de cette nouvelle forme de communication.

Quels sont les avantages financiers et les opportunités de croissance pour un influenceur à temps plein ?

N'étant pas à plein temps dans ce métier, je ne pourrais pas répondre. Cependant, je pense que, comme tout le monde, il est important de se donner à fond dans la vie. Si cela peut aider à arrondir les fins de mois (la vie étant assez chère aujourd'hui), c'est un plus.

Quels sont les conseils que vous donneriez à ceux qui envisagent de passer d'un travail à temps partiel à un travail à temps plein en tant qu'influenceur ?

Nous vivons dans un monde où les réseaux sociaux dominent et la génération actuelle pense souvent qu'il est possible de gagner sa vie en faisant des vidéos sur YouTube, Instagram ou TikTok. Ce serait formidable si cela fonctionnait pour eux ; je ne leur souhaite que du succès. Cependant, je crois qu'il est essentiel d'acquérir de l'expérience dans le monde du travail pour comprendre les bases. Ensuite, il est possible de commencer à explorer les réseaux sociaux en parallèle pour voir si cela fonctionne. Si vous avez réussi à tout sécuriser, alors lancez-vous.

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