Le premier magistrat de la commune a organisé le samedi 9 mars, une cérémonie de soutien aux populations impactées par l'opération de déguerpissement menée par le District autonome d'Abidjan.
Le 9 mars de chaque année marquera désormais la Journée de la solidarité à Yopougon. Le premier magistrat de la commune, Adama Bictogo, l'a solennellement annoncé le samedi 9 mars 2024, à la place Kassim Coulibaly de Gesco, qui abritait la première édition de ce rendez-vous de la fraternité et de cohésion sociale.
L'acte 1 de la "Journée de la solidarité et de la fraternité" de Yopougon visait, en effet, à apporter le réconfort des autorités et des populations de la commune aux victimes de l'opération de déguerpissement menée par le District autonome d'Abidjan (Daa).
La cérémonie a été marquée par des dons en numéraire et en nature. Plus de 60 millions de FCfa ont été mobilisés pour la circonstance, dont 40 millions de FCfa du maire, représentant le salaire de son mandat.
Une vingtaine de familles ont reçu, chacune, un chèque symbolique de 200 000 FCfa. 1402 autres familles sinistrées (203 propriétaires et 1199 locataires) recevront leur chèque cette semaine.
Adama Bictogo a réitéré son ferme engagement à soutenir les déguerpis de Gesco et à oeuvrer pour le bonheur des habitants de Yopougon. Il a promis des solutions aux familles déguerpies de Gesco et martelé que l'épreuve subie sera surmontée.
« Vous allez retrouver votre dignité », a lancé le maire aux milliers de femmes qui ont pris d'assaut le lieu de la manifestation. Avant de rassurer que la chaîne de solidarité née ce jour ne va plus rompre.
La porte-parole des femmes victimes des déguerpissements, Aimée Ouédraogo, est revenue sur la détresse des populations de Gesco. « Le district d'Abidjan a fait de nous des sans-abris dans notre propre pays. Nous n'avons pas de maison, nous n'avons plus notre famille, nous n'avons plus nos enfants à côté de nous. Nous sommes séparés de nos maris et de nos enfants », a-t-elle rapporté. Avant dire sa reconnaissance au maire pour sa présence et son appui.
Aimée Ouédraogo a profité de l'occasion pour lancer un appel à l'aide : « Nous avons besoin de retrouver notre dignité de mère. Nous avons besoin de nos maisons pour vivre avec nos enfants », a-t-elle clamé, sous les cris d'approbation de ses paires.