Afrique de l'Ouest: Thierno Alassane Sall veut que le Sénégal joue les premiers rôles en Afrique de l'Ouest

Thiès — Le candidat à la présidentielle du 24 mars Thierno Alassane Sall s'est engagé lundi à Thiès à faire jouer au Sénégal, les premiers rôles en Afrique de l'Ouest, dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, de l'enseignement supérieur et de la santé, en mettant fin à ce qu'il qualifie d'hérésies".

Après une caravane de près de deux tours d'horloge, partie de la station EDK, sur la route de Dakar, le chef de file de la République des Valeurs s'est adressé à ses militants au Rond-Point Normandie.

Le candidat à la présidentielle promet de faire du Sénégal, une fois président, "l'usine de l'Afrique de l'Ouest", la "clinique de l'Afrique de l'Ouest" et "l'université de l'Afrique de l'Ouest", après avoir relevé des constats qu'il a qualifiés d' "hérésies" et d' "absurdités absolues".

Il a évoqué l'exemple du phosphate, notant que bien qu'il soit exploité au Sénégal, "c'est ici que les engrais sont les plus chers".

Dans le domaine de l'industrie, il a relevé à titre d'illustration, l'importation par le Sénégal de jus de fruits en provenance de pays comme Dubaï, "qui ne produit pas de fruits".

Pendant ce temps, des fruits pourrissent en Casamance et à Pout, dans la région de Thiès, a-t-il déploré. L'ancien ministre sous le régime du président Macky Sall a annoncé l'installation d'unités de production de jus de fruits, s'il est élu président de la République du Sénégal.

"Il n'est pas normal que Thiès, une ville horticole par excellence où poussent toutes sortes de fruits, importe des jus de fruits (...) d'un pays qui ne produit pas de fruit, c'est-à-dire Dubaï. Nous devons mettre fin à cette hérésie, à cette absurdité absolue", a-t-il lancé du toit de son véhicule.

"Nous allons partout mettre des entreprises qui vont transformer nos produits agricoles sur place, (que ce soit) les fruits, le cuir à Ngaye, le bois de Casamance et d'ailleurs", a-t-il promis, évoquant par exemple une industrie de chaussures à Ngaye, où on n'aura pas besoin d'importer du cuir.

Il compte coupler cette option au renforcement de la production de matériel agricole par des usines comme la SISMAR. Il ambitionne l'autosuffisance alimentaire, grâce à l'agriculture, au point d'exporter des produits agricoles.

Pour lui, c'est à travers de telles "politiques réalistes" d'industrialisation et non par des "incantations" que l'on peut créer des emplois.

Il a jugé anormal que dans une ville comme Thiès les "emplois les plus fréquents (soient) ceux de vendeur ambulant et de conducteur de (moto) Djakarta", a-t-il dit. Il a déploré que des titulaires de licence, ou de master se contentent de conduire des mototaxis "Djakarta", et que des commerçants "sans issue", utilisent leurs économies pour "tenter l'aventure par des pirogues". Cela, malgré le nombre important de Sénégalais morts dans l'émigration irrégulière.

L'homme politique a annoncé une banque populaire des femmes et des artisans, pour les financer "avec leur propre argent". Il a relevé que des milliards "dorment" dans les "lekettes", ces tontines tenues par des femmes à Thiès et à travers le pays

L' "autre absurdité inacceptable", est que des responsables surtout politiques doivent aller se soigner à l'étranger, notamment au Maghreb, alors que certains de leurs ressortissants viennent apprendre la médecine au Sénégal.

Une situation qu'il impute aux "détournements" de l'argent devant être investi dans les hôpitaux . Il promet, s'il remporte l'élection présidentielle, de faire du Sénégal la "clinique de l'Afrique de l'Ouest", mais aussi "l'université de l'Afrique de l'Ouest", avec une "place prépondérante", pour Thiès, à travers notamment l'Ecole polytechnique de Thiès, "l'une des meilleures au monde", selon lui.

"Si vous m'élisez, Sénégal redeviendra l'usine de l'Afrique de l'Ouest, (...) la clinique de l'Afrique de l'Ouest. On y installera des usines, des cliniques et des hôpitaux qui recevront non seulement des Sénégalais, mais aussi des ressortissants d'Afrique de l'Ouest, les gens n'auront plus besoin d'aller se soigner en Tunisie, au Maroc ou en France", a-t-il dit.

Il a annoncé des hôpitaux mobiles pour aller à la rencontre des populations rurales, qui accèdent difficilement aux structures sanitaires en raison de leur cherté.

Traquer sans pitié le détournement et la corruption

Déplorant la "mort" du chemin de fer à Thiès, source de beaucoup de problèmes, dont par exemple le renchérissement des marchandises, Sall entend, s'il devient président de la République, amener le transport ferroviaire "jusqu'en Casamance (Sud) (et) jusqu'à Podor (Nord), pour que les produits qui sont cultivés là-bas puissent arriver partout dans le pays".

Il promet aussi une réforme institutionnelle, pour que le détournement et la corruption, "les maux les plus absolus qui gangrènent notre pays et qui entravent notre développement", soient "traqués sans pitié et sans rémission".

Le leader de la République des valeurs a déploré le fait qu'après avoir détourné l'argent du peuple, des responsables "viennent faire miroiter aux populations de belles voitures 4X4 ou distribuer de l'argent à l'approche de l'élection, pour disparaître aussitôt après".

Thierno Alassane Sall n'a pas manqué de dénoncer l'état de délabrement de quelques écoles, postes de santé, ainsi que du marché Grand-Thiès, qui selon lui sont à l'image des autres infrastructures similaires dans la capitale du rail.

"Chers Sénégalais, ce qui nous arrive en ce moment n'est pas le fait de la fatalité, c'est le fruit de mauvaises politiques. Et les mauvaises politiques émanent de mauvais comportements", a-t-il affirmé.

"Au moment de choisir, regardez bien pour y voir clair, n'essayez pas comme vous l'avez fait avec des députés et des maires, dont vous avez constaté (aujourd'hui) l'incompétence", a-t-il encore recommandé.

Il invite les électeurs à prendre "des gens dignes de confiance qui ne (les) trahiront pas, qui sont compétents, qui sont intègres et qui préfèrent le Sénégal à leur propre personne".

"Le Sénégal traverse des moments difficiles, marqués par la cherté de la vie, la pénurie de gaz butane, et je suis le président qui peut solutionner cette situation", a dit Thierno Alassane Sall.

En partance pour le Saloum et le Baol, Thierno Alassane Sall a promis de revenir à Thiès, avant la fin de la campagne.

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