Madagascar: Antsiranana - Le 8 mars célébré dans une liesse populaire

Comme toutes les femmes du monde entier, les Antsiranaises n'ont pas manqué de célébrer la date du 8 mars, Journée internationale des droits de la femme. Cette année, des milliers de femmes ont répondu à l'appel de la Plateforme des associations féminines du 8 mars.

Cette année, la ville d'Antsiranana a accueilli la célébration régionale, les cinq districts de la région Diana étant tous représentés. Cette date a clôturé de manière solennelle la semaine consacrée à la réalisation des différentes activités sociales incluses dans cette célébration.

Il a toujours été prouvé que les femmes sont nombreuses, mais elles savent faire preuve d'unité et d'amour les unes envers les autres, même si elles sont divisées par la religion, l'ethnie, la politique et par la communauté qui les a façonnées. Comme d'habitude, la célébration a commencé par un grand carnaval, point culminant de l'événement.

Dès le matin, vers 6h30, des milliers de « carnavaliers » étaient déjà aux abords de la Place Foch, devant la mairie, là où débutait le défilé carnavalesque habituel. En plus de la banderole annonçant chaque organisation et service, elles étaient toutes vêtues de leurs tenues d'apparat respectives et tout moyen permettant de les distinguer, mais la majorité avait été uniformisée par la tenue traditionnelle « salovana sy kisaly » (pareo).

Pendant la procession, le périmètre était bouclé. L'accès aux véhicules avait été interdit sur les rues principales, itinéraires du carnaval... Une situation qui a énervé les automobilistes masculins. Entre-temps, la fanfare militaire à pied assurait l'animation, se dirigeant vers la place de l'indépendance où des gens attendaient impatiemment son passage.

Le cortège a duré plus de trois heures, partant de l'Hôtel de Ville et parcourant les artères de la ville avant d'atteindre la Place de l'Indépendance, où se trouvaient la tribune officielle et les personnalités politico-administratives de la région, hommes et femmes, notamment dirigées par la vice-présidente de l'Assemblée nationale et présidente de la plateforme 8 mars en exercice, ainsi que l'épouse du gouverneur Anatonia Randrianjafy. Lors de leurs interventions, elles ont toutes développé le thème de la célébration, qui est « Viavy miarina, miray hina fampandrosoana ny firenena ».

Diviser pour régner

Mention particulière pour la première députée élue à Antsiranana, Voavy Rasoa Pauline, âgée de 81 ans, présente à la célébration. Sur l'itinéraire, depuis des heures, le défilé avait déjà commencé avec des chorégraphies toutes plus magnifiques les unes que les autres. C'était un vrai défi pour chaque association de se démarquer des autres.

Le spectacle était au rendez-vous avec certaines troupes dansant au rythme du groupe qui les accompagnait, notamment celui de « salegy ». Peu avant 11 heures, une averse s'est abattue sur la Place Ritz. Malgré la forte pluie, des manifestantes ont continué de défiler, n'ayant pour la plupart aucun endroit où s'abriter. L'association des femmes de la commune urbaine a brillé par son absence pour la première fois. Les membres n'ont pas non plus participé aux différentes activités socioculturelles organisées par la Plate-forme. Elles ont choisi de nettoyer la devanture de l'hôtel de ville et de tenir une conférence-débat dans la grande salle de la mairie lors du jour-J.

L'association ethnique Antesaka, l'organisation Diego Miray, et la famille du parti TGV et celle du district d'Antsiranana-II se sont distinguées par le nombre de participantes et la qualité de leurs tenues. Un clin d'oeil des politiciens prétendant aux élections législatives ou communales se faisait sentir.

« Puisque la date du 8 mars est célébrée chaque année, cela signifie que la lutte continue car il y a encore des revendications à faire. Soyons solidaires et cohérentes », a souligné Jocelyne Rahelihanta. Cette dernière s'est tournée vers les hommes en annonçant qu'ils ne peuvent rien faire sans les femmes, c'est donc le moment d'unir les forces.

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