En Côte d'Ivoire, c'est une pollution de type « organique » qui a causé la mort de près de 2,7 tonnes de poissons, la semaine dernière, dans la baie de Bietry, à Abidjan. Cela avait nécessité plusieurs jours de nettoyage de la lagune. La pêche est interdite sur la lagune.
Les analyses menées par le centre ivoirien antipollution (CIAPOL) montrent que les poissons ont été asphyxiés suite à un manque d'oxygène. En tout, 2,7 tonnes de poissons ont été affectés, par un phénomène environnemental : le ruissellement des eaux de pluies, des déchets et des eaux usées brutes se sont retrouvées dans le milieu lagunaire, tuant de fortes quantités de poissons. Ce phénomène s'est concentré dans la baie de Bietry, qui est une zone plus sensible, car plus basse.
Pour circonscrire les risques, des barrages ont été posés. Les poissons morts ont été ramassés, puis détruit à la chaux vive. « Le milieu a commencé à se régénérer », assure le professeur Bernard Ossey Yapo, qui dirige le CIAPOL. Le scientifique parle d'une pollution de type « organique ».
Mauvaises habitudes des habitants et des entreprises
Pour les autorités, cet épisode met en lumière un problème connu depuis des années : la mauvaise gestion de la lagune. « Les eaux usées vont dans la lagune sans aucun traitement », s'indigne le ministre de l'Environnement, Jacques Assahoré Konan, qui en appelle au sens des responsabilités de tous : les citoyens, qui jettent des ordures dans les caniveaux, tout comme « les entreprises, dit-il, qui déversent leurs déchets la nuit ».
À terme, poursuit le ministre, il existe un plan pour mettre en place des stations de traitement des eaux usées, afin d'atténuer ce phénomène. Le CIAPOL préconise quant à lui une surveillance accrue et de nouvelles études pour bien distinguer quelle est la part exacte de la pollution émanant des ménages et celles provenant des rejets industriels.