Au Niger, une délégation américaine de haut niveau conduite par Molly Phee, la secrétaire d'État américaine en charge des Affaires africaines, est arrivée à Niamey mardi pour une visite de deux jours. L'objectif est de renouer le dialogue avec la junte alors que Niamey s'est rapproché ces derniers mois de nouveaux partenaires et notamment de la Russie.
Pour cette seconde visite à Niamey en seulement trois mois, Moly Phee est cette fois accompagnée d'une impressionnante délégation composée notamment de Céleste Wallender, la secrétaire adjointe à la Défense chargée des affaires de sécurité internationale et du général Michael Langley, le patron d'Africom.
Mardi, la délégation s'est entretenue avec le Premier ministre Lamine Zeine et plusieurs hauts cadres du CNSP. Ce mercredi, elle doit rencontrer le patron de la junte, le général Tiani.
Selon Washington, cette visite a pour but « de poursuivre les discussions engagées depuis le mois d'août avec les militaires concernant un retour sur la voie de la démocratie et sur l'avenir de notre partenariat en matière de sécurité et de développement ».
Contrecarrer les ambitions russes
Si les États-Unis ont suspendu leur coopération avec Niamey, un millier de soldats américains est toujours présent dans le pays, à Agadez plus précisément, sur une base de drones dans laquelle Washington a investi plus de 100 millions de dollars. Or, des voix s'élèvent au sein de la société civile proche de la junte pour réclamer le départ des forces américaines.
Jusqu'où les Américains sont-ils prêts à aller pour sauver leur base ? Une chose est sûre, affirme un observateur, Washington fera tout pour contrecarrer les ambitions de Wagner ou d'Africa Corps, nom de la nouvelle entité russe au Sahel.