Sur RFI ce mardi, le Premier ministre guinéen Bah Oury a précisé que le calendrier « va dans la direction » d'un retour à l'ordre constitutionnel en 2025, et non plus à la fin de cette année comme s'était initialement engagé la junte du CNRD. Une décision qui ne surprend par l'opposition et la société civile car les étapes du chronogramme de la transition ont déjà pris beaucoup de retard.
Pour Cellou Dalein Diallo, président en exil de l'UFDG, l'annonce par le Premier ministre Bah Oury du glissement de la transition vers 2025 n'a rien d'une surprise. Le meneur de l'opposition guinéenne estime que les militaires du CNRD n'ont pas l'intention de quitter le pouvoir.
Il a contacté le nouveau chef de gouvernement peu après sa nomination pour « l'encourager à considérer comme une priorité absolue l'intelligence qu'il faut mettre dans l'organisation d'élection, la restauration des libertés publiques et la réunion de toutes les conditions nécessaires à l'organisation d'une élection inclusive ». Et d'ajouter : « Je souhaite vivement qu'il puisse infléchir la position de la junte pour que notre pays sorte de la crise dans laquelle il s'enfonce ».
Le Premier ministre partage le souhait de la junte d'aller au bout de sa refondation totale de l'État guinéen afin d'en finir définitivement avec l'instabilité chronique du pays. Un argument irrecevable pour Ibrahima Diallo, responsable des opérations du mouvement FNDC : « C'est dans une situation de retour à l'ordre constitutionnel qu'on peut parler de refondation et qu'on peut aller à la quête des institutions financières internationales pour aider à faire face aux problèmes sociaux et économiques. Ce n'est pas pendant une transition qu'on peut penser à développer un pays ou penser la refondation ».
En attendant, le chef du gouvernement guinéen espère la tenue du référendum constitutionnel d'ici à la fin de cette année.