Ce mardi 12 mars au Tchad le parti Les Transformateurs a déposé la candidature de l'ancien opposant - devenu Premier ministre - Succès Masra auprès du Conseil constitutionnel.
La candidature de Succès Masra fait grincer des dents parmi ses anciens compagnons de lutte qui lui reprochent de s'être compromis avec le pouvoir en acceptant l'amnistie pour les responsables des massacres du 20 octobre 2022 puis la primature. D'autres lui reprochent encore d'avoir plongé le Tchad dans une grave crise sociale en augmentant les prix du carburant ou de ne pas avoir assez condamné la mort de l'opposant Yaya Dillo, tué dans un assaut de l'armée au siège de son parti le 28 février dernier.
Un accord avec le pouvoir ?
Interrogé par Carol Valade, l'opposant Max Kemkoye, président de l'Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP), est persuadé que la candidature de Succès Masra à la présidentielle est le fruit d'un accord avec le pouvoir : « C'est absolument un moyen de survie politique et il va investir pour les législatives à venir, pour avoir plus de députés, donc c'est un moyen de survie politique, c'est une façon de se maintenir, il veut garder le poste de Premier ministre. »
« Une farce électorale »
« Et, dit encore Max Kemkoye, s'il tentait que ce soit possible d'être reconduit encore une fois jusqu'aux prochaines législatives qui auraient pratiquement lieu en 2025, c'est de l'accompagnement, c'est une candidature de témoignage, si jamais celle-ci est validée, c'est pour accompagner Mahamat Idriss Déby Itno. L'inclusivité, ou l'inclusion, ce n'est pas avec Succès Masra, l'inclusion c'est avec l'opposition, mais aujourd'hui Succès Masra n'est plus opposant, pour nous c'est une candidature postiche, c'est une candidature de témoignage, c'est drôle mais c'est simplement une farce électorale. »