Burkina Faso: Gestion de la période de pointe - La nationale de l'électricité rassure

La Société nationale d'électricité du Burkina a initié une rencontre d'information et de formation au profit d'Organisations de la société civile (OSC), dans le cadre de sa campagne de communication sur la pointe, période généralement marquée par une forte demande en énergie électrique, le mardi 12 février 2024 à Ouagadougou.

La période de pointe (de mars à juin) est souvent porteuse de contraintes. C'est pourquoi, la Société nationale d'électricité du Burkina (SONABEL) initie chaque année en ces moments critiques, une rencontre avec ses partenaires en vue de partager des informations. Fidèles à cette tradition, les responsables de la structure ont échangé avec une vingtaine d'Organisations de la société civile (OSC) partenaires autour des difficultés et opportunités du secteur de l'électricité, le mardi 12 mars 2024, à Ouagadougou. Le Directeur général (DG) de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo, a assuré d'emblée que les agents de la SONABEL feront de leur mieux pour que l'électricité soit disponible partout au Burkina Faso. A son avis, la satisfaction du client est le leitmotiv de son institution et elle travaillera pour apporter des réponses adéquates à la problématique énergétique. « La période chaude est un moment particulièrement difficile surtout dans un contexte où la demande connait une croissance », a reconnu le DG.

De ce fait, il a indiqué qu'un dispositif est mis en place pour rétablir « rapidement » les cas de panne électrique. Tenant compte des lignes d'interconnexions, le Burkina a une offre d'énergie d'environ 594 mégawatts et une demande estimée à 590 mégawatts. « Ce sont des chiffres qui tiennent compte des éventuelles indisponibilités des groupes. Nous avons un équilibre précaire de 4 mégawatts de plus cette année », a déclaré M. Ouédraogo. Il a précisé qu'actuellement, les pays qui desservent le Burkina enregistrent aussi des difficultés pour satisfaire la demande, entrainant une rationalisation de la fourniture d'électricité. Malgré cela, ces deux pays, le Ghana et la Côte d'Ivoire, fournissent une bonne capacité d'énergie à la SONABEL qui, couplée à la production locale, permet de couvrir la demande mais de manière précaire, a-t-il souligné. Pour lui, la question de l'interconnexion fait couler de l'encre mais le Burkina ne peut pas s'en passer pour le moment, car il a besoin des ressources publiques pour continuer à soutenir la lutte contre le terrorisme.

Une économie de 555, 6 millions FCFA par jour

L'interconnexion avec ces deux pays permet au Burkina de réaliser en moyenne 555, 6 millions FCFA d'économie par jour, a révélé le directeur général de la SONABEL. Il a fait savoir que le Burkina importe en moyenne 200 mégawatts du Ghana et 50 mégawatts de la Côte d'Ivoire. Pour lui, si l'on veut produire localement au Burkina, la source de substitution est la production thermique qui utilise le gasoil. Pourtant, avec le coût du dollar, pour produire un kilowattheure thermique, il faut dépenser 160 FCFA, ce qui revient cher. Il a signifié que le tout solaire a des limites. Parce que c'est une production qui dépend de l'évolution du soleil et de beaucoup de paramètres comme la chaleur, la poussière...

Il a assuré que la démarche est engagée en vue d'explorer d'autres sources de production d'énergie, notamment le nucléaire, le gaz, le charbon. Mais en attendant, il a rappelé que le Burkina a un système basé sur un mix énergétique composé des interconnexions, de la production thermique, de la production solaire, de la production hydroélectrique. En termes de perspectives à court terme pour faire face à la pointe, la SONABEL prévoit entre autres des installations de centrales électriques de 200 mégawatts à Ouaga, 100 mégawatts à Bobo, de 5 centrales régionales ( Gaoua, Ouahigouya, Dori, Dédougou et Fada) pour renforcer son système de fourniture.

Le secrétaire général de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), Ousséni Ouédraogo, a salué la tenue de cette rencontre permettant de discuter sur la fourniture d'électricité pour les consommateurs. Néanmoins, il a invité la nationale de l'électricité à travailler à minimiser les coupures d'électricité afin d'éviter de revenir chaque année sur ces mêmes questions. Il a recommandé l'organisation d'échanges « restreints ou mieux élargis » avec d'autres acteurs que sont l'Autorité de régulation du secteur de l'énergie (ARSE) et les Coopératives d'électricité (COOPEL) qui travaillent pour la disponibilité de l'énergie auprès des consommateurs.

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