Dakar — La réunification des ministères de l'Economie et du Budget, sous l'appellation de ministère de l'Économie, des Finances et du Plan, après une séparation de cinq ans, a été officiellement consacrée, ce mardi, par la cérémonie de passation de service entre Doudou Ka et son successeur Mamadou Moustapha Ba.
A la faveur du dernier remaniement gouvernemental, Mamadou Moustapha Ba, ministre des Finances et du Budget, a hérité du ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération qu'occupait Doudou Ka. Il gère désormais le ministère de l'Économie, des Finances et du Plan.
"L'évènement qui nous réunit ce matin est spécial, pour ne pas dire historique, puisqu'il consacre la réunification du ministère chargé des Finances, du Budget, de l'Economie, du Plan et de la Coopération, après une parenthèse qui aura duré un peu de moins de cinq années", a déclaré M. Ba lors de la cérémonie de passation de service.
Toutefois, "il faut à la vérité reconnaître qu'au cours des cinq dernières années, l'existence de deux départements séparés n'a en rien compromis la conception et la mise en oeuvre des politiques économique, budgétaire et financière de l'État", a-t-il précisé. Comme en "témoignent les résultats obtenus dans la mise en oeuvre et l'adaptation du PSE", le Plan Sénégal émergent.
"Il s'agit en réalité de retrouvailles d'une famille autrefois dispersée, et qui se réunit à nouveau", a pour sa part soutenu le ministre de l'Economie sortant, Doudou Ka, soulignant que "la nécessité de réunifier ces deux départements est une démarche qui vise à instaurer davantage de cohérence et d'efficacité".
Depuis son entrée en fonction en octobre 2023, dit-il, soit au cours des cinq derniers mois, 30 accords bilatéraux ou multilatéraux ont été signés avec des partenaires, pour un montant significatif de 1 348 milliard de F CFA.
Ces accords, selon lui, "représentent des leviers essentiels sur lesquels notre économie s'appuie afin de financer des projets sans recourir au budget national".
"Cette diversification témoigne de notre engagement à soulager au maximum le budget national en maximisant les opportunités de partenariats fructueux dans tous les domaines vitaux de notre économie", a avancé Doudou Ka.
Il a indiqué qu'en matière de partenariats, ses services se sont efforcés d'élargir la gamme des sources et mécanismes de financement afin de toucher des secteurs variés et vitaux de l'économie sénégalaise.
"Les partenaires ont contribué à hauteur de 59% du montant global, soit 791 milliards de F CFA, tandis que les banques commerciales ont apporté 41%, totalisant ainsi un montant de 557 milliards de F CFA", a-t-il détaillé.
Concernant la répartition sectorielle de ces fonds, "une attention particulière" a été accordée à des domaines jugés essentiels pour le développement de notre nation, a-t-il souligné.
Selon lui, "les transports et les infrastructures ont bénéficié de 34,4% du total des engagements, incluant des projets majeurs tels que la construction de l'Autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis et l'assainissement de la corniche ouest".
Il a signalé que le financement du secteur de l'agriculture représente 11,4% du montant total des engagements, tandis que les secteurs de l'industrie et de l'eau/assainissement ont respectivement reçu 10,4% et 9,6% du total des fonds engagés.
De plus, a-t-il relevé, un appui substantiel a été accordé aux secteurs de la santé et de la protection sociale, avec une attribution de 10,3% du montant global, principalement dédiée au projet de construction de l'hôpital de Saint-Louis.
Evoquant le PAP 3, le plan d'actions prioritaires du PSE pour 2024-2028, il a précisé que les engagements financiers portent sur une enveloppe de 814 millions de dollars US $ US, soit environ 488 milliards de francs CFA.
Doudou Ka a relevé qu'au cours de la période correspondant à son passage au ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération, "le Sénégal a accompli l'exploit de déposer un dossier complet en vue de sortir de la liste des pays les moins avancés".
"J'ai une confiance totale que ce dossier aboutira favorablement dans un proche avenir. C'est une légitime demande que justifient nos performances économiques et notre engagement à renforcer notre position sur la scène internationale", a-t-il dit.