Tunisie: Ons Jabeur dans une mauvaise passe - Comme les oliviers centenaires !

13 Mars 2024

Elle a encore bien des choses à faire et il lui reste seulement ce sursaut qui peut se déclencher à n'importe quel moment.

Les grands sportifs c'est comme les oliviers centenaires: ils racontent l'histoire. Si vous avez l'occasion de passer à côté d'un de ces oliviers millénaires que nous avons sur nos terres, ils vous raconteront bien des choses sur Magon, Jugurtha, Massinissa, Hannibal, Elyssa, Okba Ibn Nafaa et bien d'autres. Ils les connaissent si bien. Ils demeurent, à ce jour, témoins de cette histoire qu'ils ont contribué à écrire tout au long d'une carrière, d'une vie, d'une expérience. Mohamed Gammoudi a prouvé que les Tunisiens pouvaient devenir champions olympiques. Il a trainé à sa suite ses proches camarades et ouvert cette voie dans laquelle se sont engagés filles et garçons tunisiennes et tunisiens qui sont devenus des habitués des podiums.

Ils auraient pu être plus nombreux, mais les moyens qui finiront par être consentis nous donneront encore cette joie incommensurable ; cet instant magique qui nous subjugue à la vue des couleurs nationales, qui grimpent aux mâts olympiques ou mondiaux. Dans des disciplines difficiles, comme la natation, les nombreux pionniers, Ben Saad, Achour, Dhrif, Gharbi, Obba, Mizouni, Ghattas, Bouchelaghem ont ouvert la voie pour que nous ayons notre part parmi une élite mondiale qui se considérait hors de portée. En Judo, en lutte, en haltérophilie, au taekwondo, dans les disciplines paralympiques, les organisateurs prennent la précaution de préparer notre drapeau, car nous risquons à chaque fois de mettre à mal les ténors.

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Une parfaite ambassadrice

En tennis, nous avons tenu le haut du pavé avec notre Ons Jabeur nationale. Et c'est d'elle qu'il s'agit. Notre porte-drapeau est en difficulté. Elle traverse une mauvaise passe. Ses fans, et ils sont nombreux à travers le monde et non pas seulement en Tunisie, s'inquiètent. Pourquoi ?

Ons Jabeur, à notre sens, a déjà joué le rôle que l'on attend de tout champion : qu'il provoque ce choc bienfaisant auprès de nos jeunes filles et garçons pour grossir les rangs des sportifs sur lesquels nous pourrions compter. Elle a été un exemple et une parfaite ambassadrice du sport tunisien et a fait l'objet de l'attention de bien d'autres jeunes à travers le monde. Non pas seulement en Afrique et dans le monde arabe, elle a laissé des traces indélébiles qui finiront par provoquer une prise de conscience positive quant à la pratique d'un sport difficile mais captivant et à notre portée. Elle a démocratisé le tennis et montré le chemin.

Si nous en avons parlé au passé, ce n'est point que nous pensons que sa carrière est terminée. Bien au contraire, elle a encore bien des choses à faire et il lui reste seulement ce sursaut qui peut se déclencher à n'importe quel moment, pour la revoir aussi conquérante que sublime avec ses revers inimitables et son poignet magique. Un seul souhait pour hâter son retour victorieux dans l'arène : arrêter de la considérer comme un outil de propagande. C'est une sportive. Et le sportif a besoin avant tout de concentration.

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