Madagascar: Déclaration - Razanamahasoa interpelle sur le climat des affaires

La peur. Ce mot est utilisé par Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale, dans une déclaration télédiffusée, publiée hier et partagée sur les pages Facebook de quelques médias nationaux. Un mot pour qualifier le sentiment qu'auraient les grands investisseurs internationaux vis-à-vis du climat des affaires à Madagascar.

«Les grands opérateurs qui souhaitent travailler à Madagascar sont nombreux. Toutefois, ils ont peur pour différentes raisons», affirme la patronne de la Chambre basse, qui est toujours en France, selon ses dires dans sa vidéo d'hier. Elle cite comme exemples de ces «peurs» les cadres légaux, le climat des affaires, l'énergie et la connectivité routière. La dame au perchoir met notamment l'accent sur le problème de l'énergie. Elle cite ainsi les projets d'infrastructures énergétiques en stand-by.

En écoutant la vidéo, la déclaration de Christine Razanamahasoa est enrobée de non-dits. De prime abord, la patronne de l'institution de Tsimbazaza semble indirectement pointer du doigt «des personnes». En laissant entendre que ses affirmations découlent des échanges qu'elle a eus durant son séjour à l'Hexagone. Concernant les projets d'infrastructures énergétiques, la présidente de la Chambre basse soutient que «ce n'est pas le système, mais l'homme qui constitue le blocage», sans plus de précision.

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Financement

La patronne de l'Assemblée nationale affirme, par ailleurs, que «l'argent et les moyens techniques» pour la mise en oeuvre de ces projets énergétiques seraient déjà prêts. Volobe et Sahofika sont les deux grands projets hydroélectriques en stand-by. Parlant du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Volobe à la presse le 16 février, Remy Huber, directeur général de la Compagnie générale d'hydroélectricité de Volobe (CGHV), a indiqué que «c'est l'obtention du financement qui va conditionner le début des travaux».

Le coût total du projet Volobe est estimé à environ 550 millions d'euros. Dans l'architecture financière du projet, 25% sera pris en charge par le promoteur et le reste par des emprunts. La CGHV effectue des tours de table des éventuels partenaires et bailleurs, a confirmé Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de l'Union européenne (UE), lors d'une conférence de presse le 26 février.

La renégociation du prix du kilowattheure, initialement fixé à 6,3 centimes de dollar, pour le ramener jusqu'à 5 centimes de dollar, est l'une des raisons du retard pris par le projet. La durée de concession de la centrale est également réduite à 25 ans, comme acté dans le contrat de concession du site, signé au palais d'État d'Iavoloha en mai 2023.

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