Madagascar: Amoronakona By Pass - Trois maçons meurent dans un éboulement

Trois sur huit maçons travaillant sur la construction d'un mur de soutènement, à Amoronakona By Pass, ont trouvé la mort dans un glissement de terrain.

Fabrice, 23 ans, marié et père d'un bébé de 2 ans, a trouvé une mort tragique avec deux de ses collègues, lors d'un éboulement survenu, hier, vers 11 heures, à Amoronakona By Pass, près du nouveau rond-point.

Il habite à Alatsinainy-Betsizaraina et rejoint son équipe maçonne, chaque matin, à cet endroit où se déroulent des travaux de construction, et rentre le soir. « Il était le plus jeune de mes enfants. Son frère qui est à Maevatanàna, m'a téléphoné et dit : Va voir Faby car il a été enseveli par un affaissement », déclare son père, Ramarojaonina, d'une voix émue. Il affiche un air triste, tout comme les autres membres des familles des victimes.

Il est arrivé sur les lieux, à 14 heures, mais a perdu tout espoir de retrouver son fils vivant. Après une heure et dix-sept minutes d'attente pénible, Fabrice a été déterré. Son corps inanimé a été placé sur une civière et embarqué dans une ambulance.

Seize minutes après, soit à 15h23, un autre maçon, âgé de 35 ans, a été tiré de l'amas de terre. Hélas, il a déjà cessé de vivre. Lui aussi est marié et a trois enfants dont le plus jeune a à peine 2 ans. Il vient d'Ikianja à Ambohimangakely.

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Sa femme a été frappée de stupeur en apprenant l'événement tragique d'un rescapé. « J'ai reçu son appel à 11h30. Je lui ai demandé si mon mari est déjà sorti, mais il m'a répondu non. Nous sommes venus ici en famille vers 13 heures. Depuis, je me suis sentie complètement anéantie car les secours étaient toujours en train de creuser pour retrouver mon mari », s'épanche-t-elle en larmes.

Mur de soutènement

L'autre collègue des défunts qui a été découvert en premier, n'a pas pu être identifié. Il est décédé à l'hôpital où sa famille l'a récupéré. Selon les survivants, il a vite été extrait de l'amoncellement de terre grâce à une tractopelle réquisitionnée par les Forces de l'ordre. « Son corps était encore chaud. Il a été évacué vers l'hôpital. Malheureusement, il a rendu l'âme», relatent-ils.

Des commerçants installés au bord de la route ont affirmé n'avoir rien entendu. « Les ouvriers ont couru jusqu'à nous pour nous alerter : venez, un talus s'est effondré, nos collègues sont bloqués en dessous », décrivent-ils. Au même moment, ils se sont rués vers le site clôturé pour faire ce qu'il fallait.

Les sapeurs-pompiers, les autorités, les Forces de l'ordre et le fokonolona ont travaillé ensemble pour extraire les travailleurs. Mais, après avoir trouvé la première victime, l'engin a connu une panne. Les secours ont dû continuer avec des bêches. L'opération a duré des heures.

Selon Havana Philibert Tovohery, propriétaire du domaine, il s'en doutait un peu. « Je n'étais toujours pas très sûr de ces travaux. Notre technicien qui les surveille, a conseillé de les réaliser progressivement. Nous avons un permis. L'équipe creusait la fondation du mur de soutènement quand le talus aménagé (ndlr : de 15m de haut) s'est écroulé ».

« J'étais sorti au moment du drame. Ma femme, à la maison, juste en haut, a été terrifiée en entendant le bruit. Dans une situation pareille, je ne veux pas imputer la faute à qui que ce soit. Les travaux seront suspendus », assène-t-il d'un ton accablé.

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