Le retour progressif de la paix en Centrafrique s'accompagne d'une hausse du nombre de fidèles musulmans à vouloir effectuer le grand pèlerinage à La Mecque.
En Centrafrique, depuis le conflit communautaire qui a opposé, en 2013 et 2014, les milices musulmanes de la Séléka aux Anti-balaka chrétiens, le nombre de musulmans centrafricains à faire le hadj, le pèlerinage de la Mecque, s'est considérablement réduit.
Mais avec le retour progressif de la paix, la communauté espère retrouver le nombre de départs d'avant la crise. Pour l'instant, l'heure est à la préparation pour ceux qui veulent faire ce pèlerinage, qui se déroule au mois de juin à La Mecque en Arabie saoudite.
Dans le quartier musulman PK5 de Bangui, il est 13h, lorsque le muezzin de la mosquée Atik appelle à la prière. La prière sert notamment à se préparer pour le hadj 2024.
"Ici, à la mosquée, on a déjà commencé avec nos fidèles, ceux qui ont l'intention de se rendre au pèlerinage. On leur délivre des conseils en leur montrant les rites du pèlerinage, ce que les Saoudiens permettent ou interdisent chez eux et ce que nous pouvons commencer à préparer", explique l'imam Adbouraman Garba.
Un pilier de l'islam
Parmi ces fidèles se trouve Ahmidou Mamadou. Il prévoit de se rendre à la Mecque cette année.
Il rappelle qu'"aller à la Mecque, c'est le pilier de l'islam, toi que Dieu a béni c'est à toi d'accomplir les cinq piliers de l'islam, dont le pèlerinage à la Mecque. C'est pour cela que je me prépare, si Dieu le veut, pour aller prier. La préparation est d'abord et avant tout d'ordre financier. Ensuite, il faut laisser de quoi vivre pour la famille, afin que celle-ci n'éprouve pas de difficultés. Les conditions étant réunies, Dieu le voulant, je serai parmi les pèlerins".
Au Comité d'organisation du hadj, les aspirants se bousculent à la porte. Ils veulent éviter les désagréments de dernière minute.
Avec le retour de la paix dans le pays, les éleveurs qui avaient fui la guerre reviennent peu à peu. Or, ceux-ci sont nombreux à être candidats pour le hadj.
Un effectif record espéré cette année
Mohamadou Dahirou, le trésorier du comité, estime que "s'il n'y a pas la paix, on ne peut rien faire. Grâce aux efforts du gouvernement, aujourd'hui la paix est revenue. Les éleveurs sont revenus en République centrafricaine. Il faut se dire que la majorité des pèlerins centrafricains sont des éleveurs. Entre 2017 et 2022, nous n'arrivions pas à atteindre 400 pèlerins. Des fois, 200 ou 300. A partir de 2023, on a de nouveau atteint le quota attribué à notre pays par l'Arabie Saoudite de 675 pèlerins et cette année, aussi, j'espère qu'on va atteindre l'effectif de 675 pèlerins".
Par le passé, le Comité d'organisation du hadj a toutefois rencontré quelques problèmes, comme les tracasseries administratives de l'Etat saoudien, le retard des vols et le peu d'implication de l'Etat dans le processus du hadj.
C'est pourquoi, cette année, c'est l'Etat centrafricain qui a signé le contrat avec l'Arabie Saoudite et c'est lui qui porte désormais la responsabilité de l'organisation du hadj.