La campagne électorale est lancée sur fond de promesses tous azimuts. Au cas où ils l'ignoreraient ou feraient semblant de l'ignorer, il serait alors nécessaire et impératif de rappeler aux différents candidats à la présidentielle que les Sénégalais ont assez souffert de l'incurie et de l'ochlocratie dans lesquelles on les a sans cesse plongés. Parce qu'aux yeux des «élus» et d'après une certaine conception de la démocratie bien de chez nous, le peuple n'est rien moins qu'une fiction utile.
Le Sénégal, avec l'exploitation imminente de ses ressources gazières et pétrolières, s'engage dans une nouvelle ère. Ces richesses, assurément, vont susciter des convoitises et alimenter des crises. L'éducation, la santé, la bonne gouvernance, l'enseignement supérieur... les chantiers sont nombreux et vastes qui ont souvent été lassé en jachère par nos dirigeants successifs.
Parce qu'une fois qu'ils sont installés, ils lambinent. Oubliées les promesses plus tôt paraphées ; les magouilles et la politique politicienne prennent le dessus et s'imposent comme mode de gouvernance. Nos chers élus ne se cassent alors même plus la tête à se poser des questions sur les choix stratégiques, sur la trajectoire que devrait prendre notre pays, sur les actes à poser. On n'est plus dans l'inquiétude éthique, mais dans une éthique inquiétante.
Ils nous disent tous qu'ils ont de bons programmes. En quatre jours de campagne, les populations en sont encore à entendre des promesses. Un programme, c'est tout autre chose. En l'occurrence, il tient à un ensemble de projets à gérer de façon groupée en vue de réaliser des économies d'échelle. Le cas échéant, à quoi sert un «bon programme» s'il est porté par des têtes pourries ? On attend des candidats des exposés clairs et détaillés des principes et des différents objectifs dans la perspective d'un Sénégal uni, libre, fier et prospère. Mais ils en sont encore à vendre du vent et à ergoter sur des vétilles. Sauf que maintenant les populations sont averties.