Madagascar: Antsiranana - L'Unesco visite le Nord

Une délégation de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), conduite par le Dr Yoslan Nur, spécialiste du programme et chef de secteur science de l'Afrique de l'Est, a séjourné à Antsiranana pendant deux jours.

Ce déplacement avait pour objectif de constater de visu les réalisations effectuées dans le cadre du projet Biocom, ou Conservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles, au niveau du site de la Montagne des Français (Ambohitr'Antsingy), mis en oeuvre par l'ONG SAGE (Service d'Appui à la Gestion de l'Environnement), gestionnaire du site.

Certes, il s'agissait de la première venue du diplomate dans la capitale du Nord, mais ce projet prendra fin cette année, après deux ans d'exécution. Dans la région, il a particulièrement ciblé la Montagne des Français, étant un site qui abrite une grande partie de la biodiversité de la partie septentrionale de Madagascar. Citons entre autres le baobab Adansonia suarezensis, ou le lémurien Lepilemur septentrionalis. Cette forêt subit une forte pression face aux activités humaines telles que la coupe illicite d'essences forestières ou le charbonnage illégal, entraînant une menace sur les ressources naturelles et la biodiversité. Biocom a été initié pour apporter des solutions à ce problème et pour permettre des changements à long terme.

Conservation

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Trois composantes ont déterminé le programme, à savoir la conservation, l'appui au développement du site et l'appui au renforcement de capacité des jeunes et des femmes qui cultivent la terre au sein de l'Aire protégée. La délégation a eu un agenda très chargé pendant les deux journées. Tout a commencé par une visite de courtoisie au gouverneur Taciano Rakotomanga dans son bureau à Place Kabary, pendant laquelle les deux parties ont échangé sur le projet Biocom, qui contribue à la durabilité du bien par des actions impliquant les communautés locales, les gestionnaires et les autorités de gestion locales.

Les deux hommes sont convaincus qu'il n'y a pas de véritable conservation sans penser aux besoins des êtres humains vivant autour de la zone protégée, tout en créant des activités génératrices de revenus pour éviter la destruction de la forêt.

« L'objectif de l'Unesco n'est pas seulement la protection de la zone protégée mais aussi la création de Petites et moyennes entreprises pour les habitants, afin qu'ils puissent gagner leur vie, en particulier les femmes. Ces dernières peuvent donc protéger automatiquement ce lieu protégé, sans avoir besoin de patrouilles de police », a déclaré le Dr Yoslan Nur. De son côté, le gouverneur a également insisté sur la mise en place d'activités alternatives pour limiter l'extraction des ressources naturelles et atteindre les objectifs de conservation.

Ainsi, le projet a déjà mis en place des structures participatives pour permettre aux communautés locales situées à la périphérie des Aires protégées de la Montagne des Français de contribuer à leur gestion durable et à renforcer les capacités organisationnelles des communautés impliquées.

Le séjour de la délégation de l'Unesco à Antsiranana s'est terminé par une série de visites des projets financés par Biocom. Elle s'est rendue au lycée technique pour rencontrer les quatorze apprenants qui y ont suivi une formation en maçonnerie pendant trois mois. Puis, elle s'est rendue à Antaolanaomby dans la commune rurale d'Antanamitarana pour visiter la restauration des paysages forestiers avec une plantation de 12 500 plantules depuis 2021. Tout s'est terminé par la visite d'une centrale solaire installée à Andavakoera-Ramena.

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