L'entraîneur clubiste a plusieurs choix tactiques à faire pour s'en sortir lors de ce match-référence.
Le derby, c'est toujours une question de détails, de forme du jour sur le terrain, d'individualités et aussi de chance (ou de poisse), mais c'est aussi un match spécial pour les entraîneurs. Gagner ou perdre un derby change le statut et la perception de l'entraîneur aux yeux de l'entourage et des supporters. Mondher Kebaïer, embarqué dans le wagon clubiste alors en déraillement, n'a pu éviter un «accident» tragique avec la petite sortie en Coupe de la CAF. Certes, il a récolté 4 points après 2 journées en play-off, mais il ne convainc pas une bonne partie des observateurs et du public. Ce derby tunisois est pour Mondher Kebaïer un match-référence et un révélateur de sa capacité à mener le CA à bon port. Ceci s'explique par la qualité de l'adversaire qui se trouve mieux armé et dans un meilleur épisode.
Le «traumatisme» de la Coupe de la CAF est encore présent, mais ces trois points pris face à l'USM ont permis de reprendre un peu les esprits. Même pour Mondher Kebaïer qui a eu la possibilité de préparer le derby avec une certaine aisance et tranquillité. L'épisode Hamdi Laâbidi a sûrement chauffé l'ambiance (le joueur est écarté), mais Kebaïer fait tout pour remonter le moral de ses joueurs et préserver leur engagement et leur détermination. Avant de parler tactique, on parlera mental. Mondher Kebaïer a beaucoup parlé avec ses joueurs durant la semaine pour leur passer un message clair : contre l'EST, il faudra se surpasser et ne pas tomber dans les calculs et la passivité. Le tactique suivra le mental sûrement dans ce derby.
Bikoro à l'entrejeu ?
Le souci majeur de Kebaïer est sans doute la solidité et l'harmonie entre les lignes. Avec une défense aussi fébrile et un milieu pas si travailleur en récupération, l'entraîneur clubiste risque de souffrir face à une EST rapide et redoutable sur les côtés. En récupérant Taoues sur le flanc gauche, il peut utiliser la carte Bikoro dans son registre habituel, celui de relayeur. La première option est donc un entrejeu à trois (la formule préférée de Kebaïer) avec Khelil, Bikoro et Ben Yahia ou Chiheb Laâbidi. La deuxième option est un milieu à 4 où ce quatuor jouerait ensemble avec un Ben Yahia qui avance pour un rôle plus offensif. Dans ce cas, ce sera une attaque à deux têtes : Eduwo et Srarfi en soutien, Kebaïer peut aussi jouer la carte Rached Arfaoui pour asseoir son jeu sur les couloirs et chercher plus de vitesse.
Les options sont nombreuses devant Mondher Kebaïer appelé à composer avec un effectif décimé et franchement moyen et pas riche en aptitudes. Saura-t-il réussir à éviter l'écueil de l'EST et se relancer en championnat ? En tout cas, l'enjeu en vaut la chandelle pour un Mondher Kebaïer qui veut s'affirmer comme entraîneur qui joue et gagne les titres.