Elles sont jeunes et jolies. La plupart n'ont même pas atteint l'âge de la majorité civile. Ces jeunes sont parmi celles qui ont concouru à l'élection Miss à Soalala. Derrière cet événement, les prédateurs sont nombreux et parfois des hommes en col blanc. Selon le témoignage du père de l'une des victimes dont nous ne pouvons révéler l'identité sous peine de représailles pour lui : « ma fille de 16 ans a été droguée durant la soirée puis emmenée dans une maison (...) elle n'a été relâchée qu'au petit matin (...) l'expertise médicale a révélé une agression sexuelle ». La même source d'information a été formelle quant à l'auteur de l'acte : « un fonctionnaire, représentant de l'Etat dans le district de Soalala ».
Le père de famille, porté par l'amour d'un père à sa fille, a décidé d'ester en justice. Contrairement, selon ses dires, aux autres parents qui ont accepté un arrangement pour fermer leurs yeux et se réduire en silence. Pour le cas de cette famille, une plainte a été déposée à la police de Mahajanga dont l'audition s'est tenue pendant toute la journée d'hier. « Trop c'est trop, je ne baisserai pas les bras sur cette affaire, il a détruit l'avenir de ma fille. J'invite les responsables de l'Etat à suivre de près cette affaire qui risque de virer au silence alors que le prédateur sexuel est, lui-même, un haut fonctionnaire », a-t-il insisté. Une insistance qui est en mesure d'être entendue dans la mesure où l'Etat lutte avec détermination contre le viol. Le minimum requis serait de protéger la vie de cet homme qui a osé briser le silence malgré l'importance des influences de ses adversaires. Les projecteurs des actualités se braquent maintenant à Mahajanga pour suivre l'évolution de cette délicate affaire dont les observateurs suivront avec intérêt.