Biopic drame d'environ 1h 28 min, « Danbé, la tête haute » retrace le fabuleux parcours d'Aya Cissoko, une jeune franco-malienne qui transformera sa rage contre les injustices de la vie en victoire professionnelle.
Paris, 1986. Fille d'immigrés maliens, Aya, 8 ans, mène une vie heureuse, entourée de ses parents et de ses frères et soeurs, dans un petit appartement de Ménilmontant. Tout bascule une nuit de novembre, quand son père et sa petite soeur disparaissent dans un incendie criminel. Onze mois plus tard, son petit frère Moussa est à son tour emporté par une méningite. Alors que les anciens de la communauté prédisent le pire à la jeune veuve si elle ne rentre pas au pays, Massiré, la mère d'Aya, se bat pour élever ses enfants et obtenir réparation auprès de la justice. Petite fille curieuse, Aya, elle, découvre dans la boxe l'exutoire à sa rage de vivre...
Aya a été élevée par sa mère dans le respect du danbé qui signifie « dignité » en Bambara. Avec une enfance difficile, la jeune fille pleine de colère a fait du sport une alternative thérapeutique par laquelle elle peut évacuer toutes ses frustrations infligées par le sort de la vie. Elle se bat à défendre cette passion malgré le refus de sa mère.
Au final, cette rage et sa volonté du travail bien fait la mèneront au sacre de championne du monde à 28 ans jusqu'à intégrer les Sciences Po. C'est donc avec beaucoup d'émotions couplées à une musique captivante en fusion avec des images réalistes que le réalisateur Bourlem Guerdjou a réussi le pari de sublimer le parcours éloquent d'Aya Cissoko interprété d'abord par Médina Diarra dans l'enfance et Assa Syla quand elle devient adulte. Le casting affiche également Tatiana Rojo, Annabelle Lengronne, Bruno Lochet, Eric Caravaca, etc.
« Danbé, la tête haute » est bel et bien une adaptation du livre « Danbé » écrit par Aya Cissoko et Marie Desplechin qui met en lumière le parcours de deux héroïnes, déchirées entre rage et espoir, dans une cité de Ménilmontant. Au plus près de ces deux figures féminines, Bourlem Guerdjou a la délicatesse de ne pas se laisser écraser par elles et de les confronter avec tendresse à leur complexité, en évitant l'écueil de la leçon d'exemplarité. Cet attrait lui a valu un prix à La Rochelle.