« Les conditions de travail n'étaient pas bonnes ». Le commandant du Groupe mobile d'intervention de la police (GMI) à Beni ne peut s'empêcher de sourire quand il évoque les anciens locaux de son unité.
Implanté en plein coeur de la ville de Beni, le modeste bâtiment délabré jouxtait un commerce de braises et des points de vente de recharges pour téléphones mobiles.
C'est dans cette atmosphère que le groupe mobile d'intervention a longtemps travaillé, jusqu'à ce que la MONUSCO finance la construction d'un nouveau bâtiment pour cette unité de la police.
« Nous étions débordés »
Trois jours seulement après son arrivée à Beni, le commissaire supérieur principal John Ngonzo Malanda a été confronté à sa première crise majeure. Le lendemain d'un massacre ayant coûté la vie à une vingtaine de personnes en ville, de nombreux manifestants sont descendus dans les rues ce 25 novembre 2019 pour réclamer le retour de la paix. La manifestation a rapidement dégénéré, entraînant l'incendie des locaux de la mairie ainsi que ceux du quartier général de la MONUSCO.
« Nous étions débordés », reconnaît le commandant urbain du GMI. Dans de telles circonstances, comment peut-on planifier, organiser et coordonner son travail lorsqu'il est impossible de rester plus d'un quart d'heure dans son bureau ? Ici, au GMI, on réfléchit beaucoup. Il est essentiel d'anticiper les choses, c'est pourquoi nous avons besoin de calme », explique le commissaire supérieur adjoint Jean de Dieu Milemba Bahati, en charge des opérations du GMI à Beni. Cependant, le calme est chose rare dans les locaux de cette unité de police.
« Mon bureau était trop petit pour accueillir des visiteurs. Pour réunir mes collaborateurs, je devais emprunter le bureau des officiers de police judiciaire (OPJ), mais nous ne pouvions pas y rester longtemps », raconte en riant le commissaire supérieur principal John Ngonzo Malanda.
« Ici, on a le temps de réfléchir et de se concentrer »
Le nouveau bâtiment, situé légèrement en périphérie du centre-ville, abrite les cinq services de l'unité, qui compte actuellement environ 300 agents et cadres de la police.
« Depuis notre installation ici, nous avons remarqué une nette amélioration. Les conditions de travail sont excellentes avec des bureaux spacieux qui favorisent la concentration. Être dans un environnement propice nous permet de prendre le temps de réfléchir et de planifier efficacement », déclare le commissaire supérieur adjoint Jean de Dieu Milemba Bahati.
Le 26 décembre, seulement six jours après l'installation de ses équipes dans les nouveaux locaux, le GMI a réussi un joli coup de filet en arrêtant sept bandits armés. Après leur interrogatoire, ils ont été déférés devant le parquet militaire. « Grâce à ce nouveau bâtiment, notre travail s'effectue dans de bonnes conditions. Je peux recevoir mes collaborateurs pour des discussions approfondies sur les dossiers en cours. Nous sommes plus efficaces », explique le commandant du GMI à Beni.
Le nouveau bâtiment du GMI a été officiellement inauguré le 12 décembre dernier. Il est composé de cinq bureaux et de deux salles de garde-à-vue, tous équipés de matériel de bureau et informatique. Le coût total du projet, financé par la MONUSCO, s'élève à environ 35 700 dollars américains.