L'importante mine de pyrochlore de Lueshe, dans la chefferie de Bwito, au territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) est sous occupation des rebelles du M23 depuis près de 10 jours. Ce site attribué jadis par le gouvernement congolais à la Société minière du Kivu (SOMIKIVU), n'est pas exploité depuis plusieurs années. Mais cette occupation par les rebelles suscite de plus en plus d'inquiétudes de la part des acteurs locaux qui craignent une exploitation illicite de ces minerais.
Depuis la nuit du 6 au 7 mars dernier, la localité de Lueshe, près de Kibirizi, groupement Mutanda, est passée aux mains des rebelles du M23. Si jusqu'aujourd'hui, il n'y a aucune preuve attestant de son exploitation, pour plusieurs acteurs locaux cela ne saurait tarder.
Ces sources parlent déjà de l'exploitation et du trafic frauduleux, depuis quelques semaines, du coltan et de la cassitérite du site de Rubaya, dans le territoire de Masisi. Elles redoutent ainsi une exploitation artisanale illicite du niobium ou pyrochlore, un minerai stratégique que renferme le site de Lueshe.
Cette mine est l'un de gisements de pyrochlore les plus importants au monde. Elle est le plus souvent à l'origine des conflits armés dans la région.
Son exploitation est aux arrêts depuis plus de 10 ans, à la suite d'un conflit opposant la société SOMIKIVU à l'entreprise Krall Métal Congo.
Cette dernière avait acquis le site pendant la rébellion du RCD en 2000. Ensuite, la mine est passée entre les mains de plusieurs opérateurs avant d'être réattribuée à la SOMIKIVU, vers 2009. Mais jusqu'à présent, il n'est toujours pas exploité.