Les collèges Vogt, de la Gaieté et l'Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé ont été classés respectivement 1er, 2e et 3e du concours de rhétorique déroulé le 13 mars dernier à Yaoundé.
Sur les starting block, neuf établissements secondaire et universitaire de la capitale camerounaise, sélectionnés le 28 février dernier pendant le critérium, rivalisent d'adresse à la phase finale de cette compétition. Les neuf retenus pour le festival de la parole sont : l'Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé (Enspy), l'institut supérieur des technologies de l'information et de la communication (Istic), l'institut universitaire des sciences et de management (Iusm), les lycées de Mballa 2 et d'Emana, les collèges adventistes de Yaoundé, Vogt, la Gaieté et la Retraite. Ils sont rangés en ordre de discipline, très concentrés, retenant leur souffle en attendant le début des hostilités.
Les candidats ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés. La phase protocolaire prolonge le suspens. Le maître des cérémonies, Dr Mathias Mondo est dans le rôle de modérateur de la rencontre. Au pupitre, le président de l'Iusm, Pr Octave Jokung Nguena, par ailleurs initiateur du concours de rhétorique, prêche par l'exemple de l'éloquence. Prenant la parole en premier, il a d'abord souhaité la bienvenue à tous les participants et a formulé ses voeux de victoire aux candidats, non sans remercier le jury pour s'être prêté au jeu. Citant Confucius, il rappelle que « l'essentiel n'est pas d'arriver au sommet de la montagne, mais de comment y arriver ».
La présidente du jury, Sidonie Nkodo, par ailleurs cheffe de la division de la création d'entreprises à l'Agence de promotion des petites et moyennes entreprises, s'est dite honorée de faire partie de ce challenge de l'intelligentsia. Mieux qu'un concours, elle dit préférer le mot « exercice », puisque selon elle, il s'agit pour ces jeunes candidats du début d'une vie basée sur la rhétorique, donc la sagesse par la manière de dire les choses, de s'exprimer sur des thématiques diverses et de manière spontanée. Elle a laissé le soin aux membres de jury de se présenter.
Il s'est agi de l'enseignante à l'Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication (Esstic), Dr Evelyne Mengue A koung, par ailleurs directeur des Rédactions Tv à la Cameroon radio television (Crtv) et présidente de l'Union de la presse francophone (Upf) section Cameroun ; du directeur des éditions L'Harmattan, Jacques Koukam ; de l'expert en intelligence économique, administrateur de sociétés et ancien maire de la commune de Melong, Blériot Elam.
Il est environ 14 heures. Malgré la canicule qui s'abat en dehors de l'hôtel Mont Fébé, la salle où se déroulent les activités est climatisée. La sonorisation est assurée. Une banderole de l'Iusm est dressée au décor du podium où les candidats vont se succédés. Les journalistes et cadreurs d'images se faufilent pour avoir le meilleur angle de prise de vue. Les responsables des établissements en bons coachs, donnent des dernières consignes. « Une chose est sûre, nous sommes venus ici gagner. Nous avons l'habitude de ce genre de compétition », déclare un encadreur d'un collège.
Dr Mathias Mondo met toute l'assistance au même niveau des règles du jeu. Pour la transparence, il cède une partie de son pouvoir à une jeune dame qu'il a appelée « âme pure ». C'est elle qui a la responsabilité de tirer au sort ; d'abord l'établissement et ensuite la thématique sur laquelle le ou la candidate de l'établissement concerné devra se mettre en évidence ; enfin Dr Mathias Mondo prend le soin de lancer une pièce pour orienter l'argumentaire du candidat sur la base du oui ou du non selon la face de la pièce retombée.
Ainsi les candidats ont été notés sur l'éloquence, la qualité de leur argumentaire, la diction, le niveau de culture générale, des faits d'actualité entre autres. Les trois établissements vainqueurs se sont démarqués par la maîtrise des thématiques et surtout par leur aisance face au jury.
Pr Octave Jokung Nguena prévoit en perspective que le Concours de rhétorique s'étende au niveau national afin de préparer selon lui des leaders qui dirigeront le Cameroun de demain. L'enjeu pour lui est de démontrer que le pays dispose des valeurs sûres capables d'assurer la relève.