Près de trois mois après l'élection présidentielle, le climat social recommence à se détériorer. Les problèmes qui existaient avant le scrutin n'ont pas disparu et ils produisent les mêmes effets. Les efforts du pouvoir pour redresser la situation se multiplient, mais ils ne suffisent pas car ils présentent des solutions qui, à la longue, ne tiennent pas la route. L'opposition peut donc monter au créneau pour dénoncer les actions du régime en place et peut reprendre les thèmes qu'il a développés au mois de novembre dernier et qui sont toujours d'actualité.
Le mécontentement populaire de plus en plus visible
Le résultat du scrutin de novembre dernier était clair et donnait une victoire confortable à Andry Rajoelina. Il promettait de remettre le pays sur les rails du développement. Les séquelles de la campagne électorale sont cependant bel et bien là. Les esprits ne se sont pas apaisés. L'opposition, après une période où elle a gardé le silence, commence à élever la voix.
Le pouvoir a pris des initiatives pour essayer de conquérir l'opinion. Il s'est emparé du problème du viol qui est devenu une véritable plaie pour la société et a fait voter au Parlement la loi instituant la castration des personnes coupables de ce crime. Il n'y a pas eu de véritable débat sur la question et les citoyens n'ont pas eu de réactions hostiles sur le sujet. Ils sont beaucoup plus aujourd'hui concernés par l'ampleur des difficultés qu'ils rencontrent dans leur vie quotidienne.
La hausse du coût de la vie en fait partie et elle exaspère de plus en plus une population qui ne sait plus comment s'en sortir. Les répercussions des coupures d'eau et d'électricité se font sentir de plus en plus dans le comportement des consommateurs qui n'hésitent plus à descendre dans la rue. Il ne s'agit pour l'instant que de réactions très localisées, mais elles peuvent se muer en mouvements organisés. L'opposition va certainement mettre à profit ce mécontentement pour en faire un de ses chevaux de bataille.