En Mauritanie, cinq jours de dialogue national ont été organisés à Nouakchott entre partis politiques reconnus et en attente de reconnaissance, société civile, syndicats et commission électorale pour préparer, de manière participative, les prochaines élections présidentielles de juin 2024.
Parmi les sujets abordés figurent les demandes de reconnaissance des partis politiques. Ces concertations sont essentielles, selon le gouvernement, pour assurer un climat politique apaisé, notamment après le déroulement des élections législatives vivement contestées en mai dernier.
Dans son discours de clôture, le ministère de l'Intérieur a salué la tenue de cinq jours de débats inclusifs avec de nombreuses recommandations. Il a notamment été question des améliorations nécessaires pour l'organisation d'élections transparentes mais aussi d'échanger autour d'une potentielle réforme de la loi relative aux partis politiques.
Cela a aussi été l'occasion d'aborder les demandes de reconnaissance de nombreuses formations politiques. Selon le ministère de l'Intérieur, si vingt partis sont actuellement reconnus, 98 dossiers de demandes de reconnaissance ont été déposés auprès des services compétents.
Pour certains partis concernés par cette attente de récépissé comme le parti RAG, du député Biram Dah Abeid, ces cinq jours de concertations étaient aussi l'occasion de justifier leur légitimité dans la vie politique mauritanienne.
Préserver les principes fondamentaux démocratiques
« Actuellement, nous avons cinq députés et donc, cela m'étonne fort qu'une force politique existante sur le terrain qui prouve, dans chaque scrutin, qu'elle existe, on ne lui donne pas l'autorisation et la reconnaissance. Ce que nous avons proposé, bien-sûr, c'est tout simplement l'application de la loi actuelle. Nous avons rempli toutes ces conditions-là », a précisé Ahmed Salem Deklé, représentant du parti RAG.
Le ministère de l'Intérieur a précisé, lors d'une précédente déclaration, que l'objectif n'est pas du tout de restreindre le champ de l'action politique, mais il a ajouté qu'un nombre excessif de partis politiques peut compliquer notamment le processus électoral.
Le communiqué de clôture précise que la mise en oeuvre de ces concertations permettra de préserver les principes fondamentaux démocratiques tels que le pluralisme, tout en veillant à ce que les partis soient soumis à des cahiers de charges appropriés pour notamment « rationaliser le paysage politique ».
Le ministère de l'Intérieur affirme que ces recommandations feront l'objet d'attention particulière même s'il précise que les contraintes liées à la préparation de la présidentielle pourraient ralentir la mise en oeuvre de certaines d'entre elles.