L'exquis diplomate tchadien, Moussa Faki Mahamat, aux manettes de la présidence de la Commission de l'union africaine depuis fin janvier 2017, remettra le flambeau à son successeur en février 2025, lors du raout habituel des Chefs d'État et de gouvernement du continent. A moins seulement d'un an de la mise en jeu du fauteuil, la bataille des ambitions se précise et va se jouer principalement avec des poids lourds en Afrique de l'Est.
Selon des informations crédibles obtenues par Confidentiel Afrique, l'ex-président malgache Hery Rajaonarimampianina (65 ans), qui avait dirigé l'archipel de 2014 à 2018, reste très actif en coulisses et prend une longueur d'avance sur ses concurrents qui lorgnent le poste de Président de la Commission de l'Union africaine.
Hauts faits et riche pedigree
Selon des informations de Confidentiel Afrique, le nom d'Hery Rajaonarimampianina est dans les câbles diplomatiques et les réseaux sociaux. La présidence tournante reviendrait en 2025 à la région orientale. Désormais, la machine est lancée. La bataille autour du fauteuil mis en jeu sera rude, car, le futur patron de la commission de l'Union africaine devrait étre issu de cette sous-région et sera élu en février 2025 pour un mandat de quatre ans par la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'UA lors d'un vote à la majorité des deux tiers.
Certains, comme l'ancien Premier ministre du Kenya Raila Odinga, 79 ans, sont déjà à pied d'oeuvre et communiquent abondamment depuis plusieurs semaines. D'autres se montrent plus discrets, à l'image de l'ancien Président de Madagascar (2014-2018), Hery Rajaonarimampianina, 65 ans, très actif du reste en coulisses, et dont le nom commence à parcourir les milieux diplomatiques et les réseaux sociaux.
Il faut dire que pour la première fois dans l'histoire de l'institution panafricaine, des pays insulaires tels que Madagascar, Maurice, les Comores... manifestent un intérêt pour la présidence de la Commission de l'UA et souhaitent voir un de leurs ressortissants porter des solutions aux problématiques du continent. Le dernier ancien chef d'État qui avait dirigé la Commission de l'Union africaine est le Malien, Alpha Oumar Konaré entre 2003 et 2008. Certains assurent que la fonction est idéale pour des présidents dont la gouvernance n'est pas entachée et ayant quitté le pouvoir démocratiquement.
Entre hauts faits et riche pedigree, Hery Rajaonarimampianina a bien donc le profil de l'emploi selon plusieurs officines diplomatiques sérieuses. Ses deux dernières missions d'observation, au Togo et en République démocratique du Congo, dans le cadre des élections présidentielles générales en sa qualité de chef de mission de l'Union africaine furent empreintes de succès, au regard de la complexité des enjeux politiques sur le terrain, surtout en RDC.
Hery- Rajoelina, aucune ligne de friction
Contrairement aux informations distillées ça et là, les relations entre l'ancien chef d'État Hery Rajaonarimampianina et l'actuel Président de Madagascar, Andry Rajoelina sont bonnes et cordiales. L'homme fort d'Antananarivo lui prête une oreille attentive et l'état de confiance se blinde, souffrant d'aucune altérité, loin des conjectures. La Grande Ile gagnerait sans doute à porter la candidature de l'ex-président malgache de 2014 à 2018 pour briguer la présidence de la Commission de l'Union africaine, pour asseoir davantage son leadership diplomatique régional et international. Le tchadien Moussa Faki Mahamat cédera février prochain son fauteuil après deux mandats de quatre ans.