Les populations civiles de la ville de Ménaka, dans le nord du Mali, ont manifesté samedi 16 mars pour dénoncer l'insécurité et la cherté de la vie en cette période de ramadan. Depuis plusieurs mois, la ville est sous embargo décrété par les djihadistes, alors que les prix des produits de première nécessité - quand ceux-ci sont disponibles - ont explosé.
La manifestation pacifique a regroupé environ un millier de personnes. Sur les banderoles on pouvait lire : « La ville de Ménaka a faim, c'est trop », ou encore « Ne venez pas sans nos camions ». Les camions, nombreux et chargés de vivres, sont bloqués 200 kilomètres plus loin.
Depuis environ trois mois, les djihadistes du groupe État Islamique au Sahel ont décrété un embargo sur la ville, où presque plus rien n'entre. Les prix du sucre, du riz et du mil, par exemple, ont grimpé en flèche. Les populations interpellent les autorités maliennes pour que la situation change et pour briser l'embargo imposé par les groupes djihadistes.
Avant la crise, la ville comptait environ 20 000 habitants. Mais aujourd'hui elle accueille environ 90 000 personnes, la majorité étant des réfugiés et des déplacés qui ont fui les autres localités pour « raison d'insécurité ». Mais malgré la présence dans la ville de l'armée malienne, des combattants du groupe russe Wagner et du Mouvement armé de l'Azawad (MSA, pro-Bamako) , l'insécurité règne à Ménaka, dans le nord du Mali et dans tout le Sahel.
Selon le groupe américain de surveillance des conflits armés (ACLED), sur le territoire malien, les nombreux incidents sécuritaires auraient causé la mort de près de 800 personnes au cours des trois derniers mois.