Chut ! L'ancien parti au pouvoir au Gabon, fait son examen de conscience. Après avoir dirigé le pays un demi-siècle durant, avant d'être renversé par le coup d'Etat du 30 août dernier, le Parti démocratique gabonais (PDG) tient ses « Assises de l'autocritique et de la refondation ».
Un conclave lors duquel des vérités ont été crachées et certainement des piques lancées entre militants du parti, sur ce que fut la gestion du pays pendant le long règne du PDG. Et en termes de manquements, les faits évoqués étaient suffisamment graves pour être dénoncés : népotisme, corruption, manque d'écoute, manque de transparence budgétaire, etc.
Ainsi donc, il a fallu que le pouvoir lui tourne le dos, pour que le PDG réalise enfin que sa gouvernance n'était pas vertueuse ! C'est bien trop facile, est-on tenté de dire. Certes, l'initiative consistant à se remettre en cause, n'est pas mauvaise en soi. Surtout quand elle participe d'une volonté de corriger les erreurs du passé pour repartir du bon pied, comme cela s'impose, du reste, à toute organisation en quête d'excellence et qui, pour ce faire, mesure la nécessité de s'évaluer périodiquement.
Cet exercice introspectif n'aurait jamais été une priorité pour le PDG, s'il n'avait pas perdu le pouvoir
Mais dans le cas d'espèce, y a-t-il de la sincérité dans ces séances de catharsis ? Rien n'est moins sûr. Le doute est, en effet, permis pour au moins deux raisons.
Primo : il est clair que cet exercice introspectif n'aurait jamais été une priorité pour le PDG, s'il n'avait pas perdu le pouvoir. Autrement dit, ses cadres et militants auraient continué à fermer les yeux sur les vieilles et mauvaises pratiques au sein du parti, tant qu'ils pouvaient continuer à se remplir les poches et à bénéficier des délices et privilèges du pouvoir.
Secundo : rien ne garantit que le PDG, en cas de retour au pouvoir, n'essuiera pas ses pieds sur les résolutions issues de ses Assises, pour renouer avec les mêmes pratiques. Au total, on peut croire que ce grand rassemblement à l'effet de se remettre en question, a plus des allures d'une opération de com. à l'intention du peuple gabonais. Quels effets cela produira-t-il sur la conscience des Gabonais ? On attend de voir.
Quoi qu'il en soit, le plus à plaindre dans tout cela, est le président déchu du Gabon, Ali Bongo. Le pauvre ! Il continue de ressentir tout le poids de la solitude post-pouvoir. Morale de l'Histoire : tant que vous êtes au pouvoir, vous serez gratifié des superlatifs les plus flatteurs. Malheur à vous quand le pouvoir aura filé entre vos doigts ! Bon nombre de vos partisans même les plus fidèles vous couvriront d'injures.