Après les inondations l'année dernière, la sécheresse ravage les champs agricoles depuis des semaines en Zambie, alors que le pays d'Afrique australe est censé être en période humide jusqu'en avril. D'après le président Hakainde Hichilema, qui a déclaré fin février une « catastrophe nationale », plus d'un million de familles sont affectées. La moitié des récoltes de maïs, céréale au centre du système agricole zambien et à la base de l'alimentation locale, a été détruite par le manque de pluie.
Dans trois quarts des districts de la Zambie, il n'a pas plu depuis le mois de janvier. Et là où il a plu, l'eau est arrivée sous forme de tempêtes violentes qui ont détruit les récoltes. Voilà la situation que décrit, depuis Lusaka, le directeur adjoint de l'ONG Care en Zambie, Chris Mzembé. Ainsi, beaucoup de fermiers, en particulier les plus petits, ont perdu toute leur mise :
« Les fermiers économisent jusqu'à la saison des pluies dans l'espoir de faire pousser leur propre nourriture et d'en vendre les excédents pour avoir des revenus ensuite. Aujourd'hui, ils ont dépensé tout leur argent pour acheter les semences, les fertilisants, payer la main d'oeuvre... Et les plants de maïs sont morts. Tout leur investissement est donc perdu. »
Depuis plusieurs mois, les prix de certains aliments ont augmenté et la monnaie locale est instable. Alors, la baisse des rendements du maïs, une céréale au coeur du système agricole zambien, provoque un vent de panique, explique Chris Mzembé :
« C'est la panique, et à cause de la panique généralisée, on voit des individus et des entreprises qui commencent à retenir des biens, car ils anticipent qu'ils pourront vendre plus cher demain. Cela peut aggraver la crise et favoriser encore plus la hausse des prix. »
Face à cette crise agricole, le gouvernement zambien a demandé l'assistance internationale. Il entend favoriser l'importation de matériel d'irrigation.