Madagascar: Agriculture durable - La technique Pfumvudza donne des résultats probants

Le couple présidentiel a visité le site pilote pour l'application de la technique agricole Pfumvudza hier. Une méthode qui fait ses preuves et qui sera vulgarisée à travers l'ensemble du pays.

Préserver la fertilité du sol, pénibilité du travail réduite et optimisation du rendement. Ce sont les mots clés qui résument les avantages de la technique agricole désignée sous le sigle Pfumvudza. À l'essai sur un site pilote à Ambatolampy Tsimahafotsy, cette méthode floquée du label «agro-écologie» fait ses preuves.

Après avoir reçu les rapports du rendement après un an d'essai, Andry Rajoelina, président de la République, accompagné de son épouse, Mialy Rajoelina, a effectué une visite à Ambatolampy Tsimahafotsy hier. Ils ont pu constater de visu le taux de rendement du site pilote de la technique.

Démarré en mars, le rendement en riz sur 624 m² est de 375 kilogrammes. Le pesage des sacs a été fait devant le couple présidentiel. Ceci, avec près de 1,7 kg de semence. Ramené à l'hectare, le rendement annuel de riz sur le site pilote d'Ambatolampy Tsimahafotsy est de 5 hectares, affirment les techniciens du projet. «Un rendement amplement suffisant pour une famille de six personnes pour une année», ajoutent-ils à l'unisson. Par ailleurs, à Ambatolampy Tsimahafotsy, il s'agit de riz planté sur la terre ferme ou «Vary an-tanety».

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Partant de ce constat, le chef de l'État a affirmé que le programme est une voie pour atteindre l'autosuffisance alimentaire des ménages. Elle peut aussi aider les familles vulnérables à sortir de la pauvreté. Le surplus de production peut, en effet, être vendu. D'autant plus qu'outre la technique agricole et la formation en gestion de projet et financière, l'autonomie alimentaire, mais aussi financière des ménages est ainsi l'objectif.

«Madagascar dispose de vastes terres fertiles et d'un fort capital humain. Ce sont nos richesses. (...) Notre problème, jusqu'ici, est de ne pas avoir su installer une synergie entre eux. Mettre à disposition des hommes le savoir-faire pour optimiser la production de nos terres est la solution pour sauver notre pays», déclare ainsi le président de la République. À l'entendre, la méthode Pfumvudza est une voie pour y parvenir. Elle sera conjuguée avec le projet de distribution de certificat foncier qui vise deux millions de ménages.

Andry Rajoelina soutient ainsi, «nous avons déjà anticipé en donnant aux paysans l'opportunité de sécuriser leur terrain ou avoir accès à la propriété foncière avec la distribution de certificat foncier. Maintenant, nous allons les aider à vivre décemment de leur activité et à en avoir des revenus corrects».

Un million de ménages

Le chef de l'État compte ainsi ériger la vulgarisation de cette technique en «projet présidentiel». Le but est de former un million de ménages à cette méthode d'ici deux ans. Les familles bénéficiaires du projet «Ankohonana Miarina» seront formées à cette technique également. Ce programme consiste à mettre à disposition des ménages vulnérables, sous certaines conditions, un terrain pouvant aller jusqu'à 2.000 m2, avec une habitation, pour y conduire des projets agricoles.

Cette technique s'apparente à une approche par ménage pour parvenir à l'autosuffisance alimentaire, une fois ramenée à grande échelle. Une démarche qui a fait ses preuves dans des pays africains. Les résultats constatés hier à Ambatolampy Tsimahafotsy ont, visiblement, décidé le locataire d'Iavoloha de passer à la vitesse supérieure et de la vulgariser sur l'ensemble du territoire.

La technique consiste à diviser un terrain en quatre parcelles. Pour Ambatolampy Tsimahafotsy, chaque parcelle fait 624 m2. «Une plante de couverture» est plantée sur la première parcelle. Elles sont alternées ou combinées avec de l'herbe séchée pour recouvrir le sol. Cela permet de conserver son humidité. Résultat, il ne faut que 350 millilitres d'eau chaque semaine ou toutes les deux semaines pour arroser chaque plant, lorsqu'il ne pleut pas.

Aussi, en réponse à une question de la Première dame, les techniciens affirment que la technique Pfumvudza peut être utilisée même dans les zones arides, comme dans le Sud. Du riz, du maïs et du soja ont été choisis pour les trois autres parcelles d'Ambatolampy Tsimahafotsy. Une rotation annuelle est effectuée entre les quatre plantes, sur chacune des quatre parcelles. Ce qui permet de préserver la fertilité du sol et d'optimiser le rendement.

Le reste des 5.000 m2 de terrain est destiné à la culture maraîchère. Des cressons avec de larges feuilles bien vertes y sont, par exemple, cultivés sur de la terre ferme. Le site pilote est le champ d'application du savoir-faire acquis par quelques-uns des trente agriculteurs ayant suivi une formation au Zimbabwe, en janvier 2023. Ils y ont été envoyés à l'initiative du président Rajoelina, après des échanges avec l'organisation américaine «Foundation for farming».

L'exemple du site d'Ambatolampy Tsimahafotsy servira ainsi d'exemple concret pour convaincre les réticents. La technique Pfumvudza permet, du reste, de lutter contre la culture sur brûlis qui est la principale cause des incendies de forêt. «Les paysans prendront en effet conscience de l'importance des herbes et ne les brûleront plus», soulignent les techniciens d'Ambatolampy Tsimahafotsy.

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