En Guinée, le tribunal où se déroule le procès des massacres du 28-Septembre 2009 se penche à partir de ce 18 mars 2024 sur la requalification des faits en crimes contre l'humanité, à la demande du parquet. Ce lundi matin 18 mars, la parole était à la défense.
En Guinée, après deux semaines de pause, le procès des massacres du 28-Septembre 2009 a repris ce 18 mars 2024. Le tribunal doit se prononcer sur la requalification des faits en crimes contre l'humanité demandée par le parquet.
Ce sont les avocats des accusés qui avaient sollicité un report de deux semaines de l'audience. Pour pouvoir préparer leurs observations sur les réquisitions du parquet, un document de 32 pages avait été distribué aux différentes parties le 4 mars dernier.
Ce lundi matin, au début de l'audience, la défense a remis au tribunal ses répliques et a sollicité immédiatement la parole. Maître Almamy Samory Traoré s'exprime en premier. Il rappelle l'historique du procès et des qualifications retenues. La responsabilité de commandement induite par les crimes contre l'humanité a été écartée, assure le conseil, selon qui, tous les recours ont été épuisés. « La cour suprême a rendu un arrêt », rappelle l'avocat.
Paire de lunettes de soleil noires, Pépé Antoine Lamah prend la parole ensuite. Offensif, il commence : « Mon talentueux confrère vient, par des arguments pertinents, percutants, de déconstruire les prétentieuses réquisitions du ministère public. » Un tantinet provocant, il ajoute : « Ces réquisitions intervenues un an et six mois après l'ouverture des débats sont la preuve que le ministère public est convaincu de l'innocence du capitaine Moussa Dadis Camara quant à sa responsabilité pénale individuelle. »
La défense continue de faire ses observations ce lundi. Le tribunal pourrait rendre sa décision aujourd'hui, mais aussi plus tard, afin de se donner plus de temps pour délibérer.
L'ancien dirigeant du pays, Moussa Dadis Camara, et dix autres anciens responsables militaires et gouvernementaux répondent depuis septembre 2022 devant un tribunal du massacre du 28-Septembre 2009.
Ce jour-là, au moins 156 personnes ont été tuées, des centaines blessées et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU.