Burkina Faso: Le témoignage glaçant d'un survivant des massacres de Bibgou et Soualmou

Au Burkina Faso, un témoignage rare dans ce pays en proie à des exactions de plus en plus régulières et meurtrières. Ce témoignage est celui d'un homme qui a échappé miraculeusement aux tueries de la région de Gayéri dans l'est du pays fin février.

Yacouba est un des rescapés des massacres de Bibgou et Soualmou le 29 février dernier. Dans ces villages, entre les villes de Gayéri et Fada N'Gourma, des individus armés et en uniforme se sont livrés à un véritable carnage, selon cet homme, d'abord sur des concessions habitées par des Peuls. Et ensuite sur la population gourmantché.

« Aux environs de 14 heures, les militaires sont venus dans les villages. Quand ils sont arrivés chez les Peuls, ils n'ont trouvé personne. Ils avaient tous fui. Ils ont brûlé leurs maisons. Nous, on est restés dans nos familles, ils nous ont dit de nous aligner. Avant même qu'ils tirent, tout le monde a levé les mains. Les militaires ont dit de baisser les bras. Ils les ont baissés et alors les militaires ont tiré sur eux. Le nombre de morts, ça peut atteindre 150 personnes et les blessés dépassent 40 parce que les militaires ont pris quelques blessés et les ont emmenés à Gayéri. »

Alors qu'il semble que les militaires recherchaient des terroristes. Ce témoin, qui a eu le réflexe de se coucher pendant les exécutions, ne s'explique pas la raison de telles représailles sur des civils.

« Après cela, je me suis levé. Je suis allé voir là où on a tué les membres de notre famille. Mon père est mort, ma mère et ma femme aussi, elle est morte. Il y a des enfants, des femmes enceintes, des vieilles... Elles ont toutes été tuées. Maintenant, nous, on se demande pourquoi ? C'est incompréhensible ! C'est comme cela que ça s'est passé. »

Si une enquête a été diligentée par le procureur de Ouahigouya à propos d'un massacre similaire de civils, près de la frontière malienne. Concernant Bibgou et Soualmou, le 29 février, le service d'information du gouvernement, contacté par RFI, dit ne pas avoir d'information sur ces attaques.

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