Alors que les États-Unis voient leurs relations se dégrader avec le Niger, la stratégie américaine semble également en échec en Centrafrique où ils espéraient détourner les autorités de leur alliance avec les paramilitaires issus du groupe Wagner.
La Russie mène une contre-offensive multiforme, ces dernières semaines. Depuis la dernière visite à Moscou du président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, mi-février, les déplacements d'officiels centrafricains en Russie se sont enchainés, en parallèle de multiples attaques visant les États-Unis.
Parmi les délégations étrangères conviées pour « observer » la réélection plébiscitaire de Vladimir Poutine, figurent trois membres de l'Assemblée nationale centrafricaine dont son président, Simplice Mathieu Sarandji, et celui de l'Autorité nationale des élections, Mathias Morouba.
Quelques jours auparavant, c'est le Premier ministre qui était à Moscou. Dans une interview au média d'État, Sputnik, Felix Moloua a loué le « travail extraordinaire » des « instructeurs russes » et évoqué des « discussions avancées », en vue de nouveaux contrats dans le domaine militaire. Il a, en revanche, assuré qu'« aucun engagement » n'avait été pris avec le groupe américain Bancroft dont l'arrivée avait été confirmée, en décembre, par la présidence centrafricaine.
Dans la foulée, une dizaine de citoyens américains avaient été empêchés d'entrer en RCA et les interdictions de survol de drones renforcées. Selon le site Africa intelligence, le représentant de Bancroft à Bangui et son contact à la présidence avaient été arrêtés par les hommes de Wagner, début janvier.
Depuis, les médias et comptes financés par la Russie maintiennent la pression en multipliant les campagnes informationnelles anti-américaines en Centrafrique. Dans le même temps, vendredi 15 mars, une cérémonie en grande pompe a été organisée à Bangui autour du président Touadéra pour la réception d'une première cargaison de blé russe, transformé en farine au Cameroun.