Soudan: Guerre au pays - Les États-Unis inquiets face à un risque d'embrasement à toute la région

La semaine dernière, les renseignements américains ont alerté sur un conflit prolongé au Soudan, qui risquerait de déstabiliser la région et créerait un environnement idéal pour des réseaux terroristes et criminels. Une inquiétude partagée par l'envoyé spécial américain sur le Soudan, Tom Perriello, en visite dans la région du 11 au 23 mars.

Ouganda, Kenya, Éthiopie, Égypte, Arabie saoudite, Émirats arabes unis... Le nouvel envoyé spécial américain pour le Soudan poursuit sa tournée marathon pour mobiliser les acteurs de la région.

« L'heure est venue d'accorder plus d'attention au Soudan », a indiqué Tom Perriello, samedi 16 mars, au Kenya, à un média international, assurant que sa récente nomination ainsi que celle d'un envoyé spécial de l'ONU étaient la preuve d'une volonté de résoudre cette crise.

« L'aide humanitaire est loin d'être suffisante », a-t-il reconnu alors que les différentes agences onusiennes s'alarment des signes croissants d'une possible famine.

Interrogé sur les accusations de ventes d'armes des Émirats arabes unis à l'un des deux belligérants - les forces de soutien rapide du général Hemetti -, Tom Perriello a assuré que Washington faisait pression sur ceux qui alimentent le conflit.

« Les États-Unis s'inquiètent de la montée en puissance des islamistes dans les rangs de l'armée soudanaise », a-t-il reconnu, avant d'ajouter que si le Soudan devait devenir un État en déliquescence, cela risquerait d'entrainer un retour des extrémistes dans la région et de créer un problème sur les dix à vingt prochaines années.

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« Tout le monde se rend compte qu'aucun des deux belligérants engagés dans cette guerre ne peut gagner », a-t-il indiqué. « Il faut rapidement mettre fin au conflit, dans les prochaines semaines, avant de franchir un point de non-retour », a précisé Tom Perriello.

Par ailleurs, sans aide humanitaire urgente et accès aux produits de base, près de 5 millions de personnes pourraient plonger dans une « insécurité alimentaire catastrophique » car ils sont déjà dans une situation d'urgence humanitaire, a indiqué le chef du bureau des opérations humanitaire de l'ONU Martin Griffiths, dans une note envoyée au Conseil de sécurité. Le Darfour compte plus de 154 camps de réfugiés qui souffrent de cette situation. Des dizaines de morts sont recensés dans ces camps tous les jours en raison du manque de nourriture.

Au Darfour, tout le monde est touché par la crise humanitaire. Tous les camps de réfugiés sont entrés dans le cycle de la famine. Depuis le début de la guerre, il y a plus de onze mois, les gens n'ont pas reçu les rations alimentaires qui leur sont allouées par le Programme alimentaire mondial. Ceux qui cultivaient, n'ont pas pu le faire en raison de la situation sécuritaire. Pareil pour les travailleurs occasionnels dans les villes.

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