Madagascar: Les producteurs de cacao savourent des prix désormais supérieurs à ceux de la vanille

Cacao

À Madagascar, la hausse des prix mondiaux du cacao bénéficie aux producteurs locaux qui voient la valeur de leurs produits désormais supérieure à celle de la vanille. Explications.

Du jamais vu : à Madagascar, le cacao se vend aujourd'hui plus cher que la vanille. Une situation provoquée par la conjoncture mondiale : sur le marché international du cacao, depuis un an, des records de prix sont battus chaque jour. Une situation expliquée en partie par une baisse d'environ 10% de la production mondiale pour l'année en cours.

« Petit poucet »

La fève brune se négocie en effet désormais au-dessus des 7 000 dollars la tonne. Une hausse du prix qui se répercute différemment chez les producteurs en fonction des pays. Sur la Grande île, les agriculteurs tirent leur épingle du jeu.

Sur place, les prix du cacao s'envolent. Avec ses 15 000 tonnes exportées par an, Madagascar fait figure de « petit poucet » au milieu des géants du secteur que sont la Côte d'Ivoire, le Ghana ou le Cameroun, qui alimentent à eux-seuls trois cinquièmes du marché mondial avec leurs trois millions de tonnes produites de cacao.

Mais, à Madagascar : on se frotte les mains. Jamais les agriculteurs n'ont tiré un si bon revenu de cette culture, commente Philippe Fontayne, président du Conseil national du cacao : « Aujourd'hui, la politique commerciale pratiquée par les pays est très différente. En Afrique de l'Ouest, vous avez une politique de prix dite "bord champs" qui est garantie aux paysans et qui est aujourd'hui fixée à 1 000 francs CFA, soit à peu près 1,5 dollar. Alors qu'à Madagascar, la politique libérale de prix permet au producteur de toucher près de 3 000 francs CFA ou 5 dollars le kilo de fèves de cacao sec. »

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Une belle évolution pour les planteurs qui empochent aujourd'hui 24 000 ariary le kilo - soit environ 4,9 euros - quand ils le vendaient seulement 3 000 en 2017 : environ 0,91 centimes d'euros.

« Cacao fin »

« Au profit exclusif du paysan malgache », souligne Philippe Fontayne. « Et cela, au niveau du Conseil national du cacao nous ne pouvons que nous en féliciter, parce que l'amélioration du revenu du paysan est au coeur de notre politique. Maintenant, le risque, c'est que cette hausse du cours du cacao entraîne une baisse de la consommation au niveau mondial du chocolat. Et pour anticiper les risques de cette baisse de consommation au niveau mondial, et donc une baisse de rémunération de nos producteurs malgaches, nous devons maintenir notre objectif : atteindre 100% de cacao durable pour 100% de cacao fin. »

À ce jour, la Grande Île est le seul pays d'Afrique à avoir la totalité de sa production labellisée « cacao fin ». Une vraie fierté.

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