Le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a condamné ce lundi 18 mars le journaliste Stanis Bujakera à six mois de servitude pénale. Puisque ayant déjà purgé cette peine en prison, ce dernier doit en sortir normalement ce mardi.
Le condamné est également sommé de payer une amende d'un million de francs congolais (364 USD).
Le ministère public, qui avait requis vingt ans de prison ferme contre le journaliste, n'a pas fait appel. Rien ne peut donc s'opposer à sa sortie de prison.
Le directeur de publication adjoint d'Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera avait été arrêté le 8 septembre dernier et détenu pour l'infraction présumée de propagation de faux bruits sur le dossier de la mort de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports et député national.
Après plusieurs audiences et demandes de sa mise en liberté sans succès, le tribunal l'a finalement condamné pour falsification et contrefaçon (six mois de prison) et faux en écriture (également six mois de prison), assorti des circonstances atténuantes.
Mobilisation de la presse
Ce verdict coïncide avec l'appel à une manifestation des organisations professionnelles pour la libération pure et simple du prévenu.
Au cours d'une conférence de presse ce lundi à Kinshasa, le président de l'Union nationale de la presse congolaise (UNPC)/section Kinshasa, Jean-Marie Kasamba, a en effet appelé les organisations professionnelles des médias à se mobiliser pour la libération du journaliste Stanis Bujakera.
« Suite à l'arrestation, que nous jugeons arbitraire, injuste, de notre confrère Stanislas Bujakera dont le verdict risque d'être dangereux ce 20 mars à Kinshasa, au nom de toute la presse de Kinshasa, y compris les correspondants des médias internationaux, je nous invite à une grande mobilisation dès maintenant pour le soutien à notre confrère », a lancé Jean-Marie Kasamba, au cours d'une conférence de presse tenue à 48 heures du verdict dans le procès de Stanis Bujakera.
Jean-Marie Kasamba a instruit les médias à sensibiliser l'opinion, au Congo et à travers le monde, afin que Stanis Bujakera soit simplement relaxé.
Il a, à cet effet, invité les journalistes à être présents à la prison centrale de Makala afin d'assister au prononcé du verdict et à rester mobilisés pour la suite des évènements.
« Quelle que soit l'issue, pour nous, Stanislas Bujakera est un innocent qui est victime, que nous devons soutenir coûte que coûte », a-t-il déclaré.
Parmi les organisations des médias qui ont pris part à cette conférence de presse, figurent :
Journaliste en danger » (JED)
Union nationale de la presse du Congo (UNPC)
Associations nationales des entreprises audiovisuelles privées (ANEAP)
Association nationale des éditeurs de la République démocratique du Congo » (ANECO)
Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM)
Association des médias d'informations en ligne (MILRDC) ;
Journaliste en action (JA).