Madagascar: Infrastructure routière - Danger imminent sur la RIP n°5 reliant Ambohimanambola à Masindray

Une partie du pont, près de Maloci, s'effondre sous le poids d'un camion. La Commune de Masindray a été pointée du doigt par les usagers, pour avoir négligé l'entretien de cette infrastructure, malgré les fonds colossaux qu'elle collecte auprès des camionneurs.

L'anarchie s'installe à Masindray. La route d'intérêt provincial (RIP n°5) a été coupée hier, lorsqu'un camion transportant du sable de rivière a été bloqué sur le pont reliant Ambohimanambola à Masindray. Pesant près d'une quinzaine de tonnes, ce camion n'est pas le seul poids lourd qui emprunte ce vieux pont quotidiennement. En effet, les camions qui utilisent cette route se comptent en centaines.

Visibles jours et nuits, la plupart d'entre eux transportent du sable de rivière à acheminer vers la ville d'Antananarivo. Un trafic fructueux pour la Commune rurale de Masindray, qui prélève 10 000 Ar de ristourne auprès de chaque camion qui passe, aussi bien le jour que la nuit. « La Commune perçoit pas moins d'un million d'ariary par jour avec cette ristourne. En moyenne, nous pouvons compter pas moins de 100 camions qui passent par ici tous les jours. Certains travaillent même la nuit et la Commune a déjà mis en place une équipe nocturne pour percevoir les ristournes. Pourtant, vous voyez l'état de ce pont qui pourrait s'effondrer à tout moment. Notre vie est en danger, car il n'y a pas d'entretien, malgré les fonds collectés auprès des camionneurs », nous a confié M. Tojo, un des conducteurs bloqués sur le site à cause de la coupure du pont.

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Aucune indication. De leur côté, les riverains affirment que le pont était en bon état, avant que ces camions n'arrivent en masse pour transporter du sable. D'après eux, les fonds collectés par la Commune à travers les ristournes devraient être suffisants pour assurer l'entretien de ce pont et même de l'ensemble de la RIP n°5 qui se dégrade considérablement, depuis ces dernières années.

« Si vous regardez sous ce pont pendant que ces camions passent, vous avez l'impression qu'il va s'effondrer d'une seconde à l'autre. Les pièces métalliques sont toutes dégradées. Il y a bel et bien de petits ouvriers qui travaillent ici pour recoller les pièces qui se détachent avec des bouts de fer et un poste à soudure. Mais tout le monde sait que leurs travaux ne servent à rien si une centaine de camions de plus de 10 tonnes passent par ici tous les jours », a témoigné un paysan que nous avons rencontré sur les lieux. À noter qu'aucune indication n'est inscrite sur ce pont. Hier, aucun des responsables présents sur les lieux n'était en mesure d'indiquer le poids maximal supporté par ce vieux pont très sollicité, non seulement par les camionneurs, mais également par les véhicules de transport en commun et les particuliers.

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