Congo-Kinshasa: Trouver les voies de pacification

La guerre civile qui ravage l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est loin de s'estomper, au regard des faits observables sur le terrain des hostilités. Faut-il le rappeler, après quelques années d'accalmie, le Mouvement du 23 mars(M23), rébellion majoritairement tutsie, a repris les armes fin 2021.

Avec l'appui de l'armée rwandaise, il s'est emparé des larges pans du Nord-Kivu, province de près de 60 000 km² frontalière du Rwanda et de l'Ouganda. Le regain de violence a provoqué de nouveaux déplacements de populations.

Pour ce qui est connu des supposés mobiles de cette guerre meurtrière, c'est que les rebelles exigent du pouvoir de Kinshasa un dialogue « direct » en l'accusant de n'avoir pas respecté les accords de paix conclus en 2013, après leur mise en déroute par l'armée avec l'appui des Casques bleus. Ce qu'il faut regretter au-delà de tout cela, ce sont les conséquences de cette guerre sur les populations du Nord-Kivu, martyrisées depuis des lustres et qui ne savent à quel saint se vouer. En effet, les données des Nations unies font déjà cas de plus de 100 000 nouveaux déplacés enregistrés ces derniers mois, du fait de la résurgence des combats.

Bien plus, fin 2023, l'ONU estimait que près de sept millions de personnes étaient déplacées en RDC, dont 2,5 millions uniquement dans le Nord-Kivu avec des centaines de milliers dans des camps à la périphérie de Goma, chef-lieu de la province. Des chiffres qui interpellent sur la nécessité de trouver, au plus vite, des voies de pacification.

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Malheureusement, en dépit des supplices que vivent les populations de la région, les événements semblent n'émouvoir personne, notamment la communauté internationale. S'il faut saluer les récentes tractations diplomatiques pour mettre un terme à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), conduites par le Président angolais, Joao Lourenço, dont il faut saluer le courage, force est de constater que les hostilités s'intensifient au même rythme que les affrontements entre le M23 soutenu par le Rwanda.

Toutefois, l'on peut déjà se féliciter de la décision des Président Paul Kagamé et Félix Tshisekedi de se rencontrer, selon la médiation angolaise, afin de jeter les bases d'une désescalade des combats. Même si des rencontres entre ces deux chefs d'Etat ont déjà eu lieu tout comme d'autres tentatives de médiation sans réel impact, il faut tout de même saluer cette nouvelle initiative de l'Angola et souhaiter qu'elle puisse parvenir à un modus vivendi entre les parties au conflit. Pour atteindre cet objectif, il importe que la communauté internationale s'investisse très sincèrement afin d'aider la RDC à sortir de ce bourbier qui n'a que trop duré. Cela, pour éviter que le conflit ne s'étende vers d'autres régions du Congo et compliquer davantage sa résolution.

Dans cette dynamique, ce sont les principaux protagonistes que sont les responsables du M23, leur soutien Paul Kagamé et Félix Tshisekedi de montrer aux yeux du monde leur bonne volonté à aller vers la résolution de la crise. Ce n'est que par cela que l'on peut permettre aux initiatives de médiation de pouvoir rabibocher les protagonistes au grand bonheur de la population du Nord-Kivu qui ne souhaite que la paix dans leur région. En attendant, gageons que la rencontre annoncée entre les deux présidents puisse se tenir sous de bons auspices afin de jeter les bases de la pacification intégrale du pays.

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