Sénégal: Les dernières libérations de 'détenus politiques' et la campagne électorale en exergue

Dakar — La livraison de mardi de la presse quotidienne fait état d'une nouvelle vague de libération de détenus dits politiques, pendant que la campagne électorale s'accélère en direction du scrutin présidentiel du 24 mars.

"Une nouvelle vague de libérations enregistrée", rapporte à ce sujet le quotidien Libération. "Des sorties massives ont été enregistrées lundi dans les prisons à la suite de la promulgation de la loi d'amnistie. Parmi les bénéficiaires, indique le journal, on peut citer ceux qui avaient été interpellés par la Section de recherches (SR)" de la gendarmerie nationale "dans l'affaire dite du bus de Yarakh qui avait fait officiellement deux morts".

"Les 'forces spéciales', les pyromanes de l'UCAD, les monstres du bus Tata...libres", indique le quotidien Les Echos, avant de commenter cette nouvelle. "La loi d'amnistie a peut-être fait des heureux, mais il y en a sûrement qui vont en pâlir, parce qu'ils ne sauront jamais ce qui s'est passé et la justice ne sera jamais rendue au nom de leurs enfants", écrit le journal.

Source A précise que parmi les suspects appréhendés suite à l'affaire de l'incendie d'un bus de transport public à Yarakh, dans la banlieue dakaroise, en août 2023, "deux ont été libérés récemment, quatre élargis depuis hier et les deux autres sont toujours en fuite".

La campagne pour la présidentielle du 24 mars s'emballe pendant ce temps. "Le scrutin approche, l'adrénaline monte", constate Libération. "Piques, répliques, attaques et contre-attaques au menu", souligne Les Echos.

De nombreux quotidiens, dont Vox Populi, insistent sur l'adversité visiblement grandissante entre le candidat du pouvoir, l'ancien Premier ministre Amadou Ba, et celui de la coalition "Diomaye Président", qui défend les couleurs d'un pôle important de l'opposition.

Vox populi note que quand Amadou Ba "charge" Diomaye Faye ("On n'a pas besoin d'un Sénégal de clivage et de clans"), celui qui est présenté comme le lieutenant de Ousmane Sonko ne se fait pas prier pour répliquer. "J'ai fait quinze années aux impôts comme mon grand-frère [Ousmane] Sonko et j'ai les mains propres".

Une pique dans le jardin de l'ancien Premier ministre, alors que la coalition Benno Bokk Yaakaar, regroupant les partis de la majorité au pouvoir, continue de faire l'union sacrée autour de son candidat, selon les termes du quotidien Enquête. "De plus en plus, écrit ce journal, Benno fait bloc autour d'Amadou Ba".

"Un cadeau d'adieu" de Macky Sall à la presse

"Déthié Fall s'engage à régler le fléau des inondations", selon Walfquotidien, le quotidien L'As faisant observer que l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'industrie sont les secteurs "pris en compte" par les candidats Déthié Fall justement, Anta Babacar Ngom et Aliou Mamadou Dia.

Il y a le cas Karim Wade, le champion du Parti démocratique sénégalais dont la candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel pour double nationalité. Plusieurs quotidiens évoquent la situation du fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, "poussé vers Amadou Ba", puisque ne pouvant briguer les suffrages des Sénégalais.

"Dans une lettre ouverte, Babacar Gaye, ancien directeur de cabinet adjoint de Abdoulaye Wade, demande à Karim de soutenir la candidature de Amadou Ba", rapporte Walfquotidien. Mais "Karim Wade demande aux militants de rester à l'écoute de Me Wade", renseigne le journal Le Quotidien, lequel affiche à sa une : "Le PDS à l'heure du choix".

"Toutes les initiatives pour bloquer ou reprendre le processus électoral vouées à l'échec, la coalition Karim.2024 digère mal que son candidat soit forclos", avance le quotidien Kritik'. Mais malgré la dernière décision défavorable de la Cour suprême, "anéantissant définitivement les chances de Karim Wade de briguer les suffrages des Sénégalais, les poulains de Me Wade n'ont pas dit leur dernier mot". Sauf que "certains sautent déjà du navire pour rallier des candidats", ajoute Kritik'.

Pour le reste, les quotidiens donnent la bonne nouvelle d'un "cadeau d'adieu" du président sortant. "Macky Sall éponge la dette fiscale des entreprises de presse", annonce Le Quotidien, par exemple. "Macky éponge la dette fiscale de la presse estimée à 40 milliards de francs CFA", confirme Tribune. "Macky passe l'éponge", peut-on lire sur la première page du quotidien Kritik'.

Le quotidien L'As parle d'un "cadeau d'adieu à la presse", mais affirme, en guise de précision, qu'il était pour sa part en règle. "Le président Macky Sall efface tout", "passe l'éponge sur la dette fiscale contractée par les entreprises de presse", écrit le quotidien Le Soleil.

"Il a acté, lundi 18 mars, cette décision prise depuis septembre 2020, lors d'une rencontre avec le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse au Sénégal", précise Le Soleil.

Vox Populi ajoute que désormais, télévisions et radios vont payer mensuellement 500 mille FCFA à la société télédiffusion du Sénégal (TDS) "à la place d'un million prévu". "Macky 'gâte' les médias", relève Sud Quotidien, un brin satisfait.

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