La construction des bâtiments de l'usine de dessalement de l'eau de mer des Mamelles à Dakar, sera terminée à la fin de l'année ou au plus tard en début 2025. L'assurance est du Ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Serigne Mbaye Thiam. Il promet des essais de mise en service de l'infrastructure en juin 2025.
À peine entre-t-on dans la zone industrielle, près du littoral des Mamelles qui abrite l'usine de dessalement de l'eau de mer, que l'on est étourdi par le fracas des machines bruyantes et terribles. Dans un rectangle à la profondeur abyssale, quelques machines décomposent l'eau salée et souillée par une couleur marron. La zone est quadrillée et la plage surplombée par les montagnes rocheuses et gigantesques est fermée.
Ce qui n'empêche pas les assauts des vagues qui s'écrasent sur les cordes sous le regard de Serigne Mbaye Thiam, Ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Charles Fall, Directeur général de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones), Chérif Mouhamadou Blondin Ndiaye, Préfet de Dakar, Abdoul Aziz Guèye, Maire de Ouakam, entre autres personnalités venues s'enquérir, hier, de l'état d'avancement de l'ouvrage. « Les travaux avancent avec un niveau d'exécution qui nous permet normalement de terminer le génie civil en fin 2024, début 2025. On voudrait pouvoir commencer à faire les essais de mise en service en juin 2025 », a déclaré le Ministre.
L'usine de dessalement d'eau de mer, dont les travaux ont été lancés en mai 2022, est un projet du gouvernement pour l'approvisionnement en eau potable de Dakar, mais aussi pour diversifier les sources. En effet, jusqu'à présent, l'alimentation en eau de Dakar était assurée par des forages et le Lac de Guiers. À terme, 50 000 m3/jour d'eau seront injectés dans le réseau de distribution pour la première phase et 100 000 m3/jour pour la seconde phase. « C'est un projet important qui présente plusieurs composantes : une station de pompage, une usine de traitement et le réservoir des Mamelles. Il y a la réalisation d'une conduite principale pour évacuer l'eau sur 11 km entre les Mamelles et le pont de l'émergence. Ce chantier est déjà terminé à 100% et la conduite est mise en service », a renseigné M. Thiam.
De plus, a-t-il ajouté, le renouvellement du réseau sur 316 km au niveau de Dakar est divisé en deux lots. « Nous avons aussi une composante qui concerne la télégestion avec le renouvellement de 35.000 branchements. Nous voulons utiliser tout ce qui est opportunité numérique pour plus tard gérer le réseau », a-t-il fait savoir. À noter que le coût du projet est de 158 milliards de FCfa sur financement de l'État du Sénégal avec notamment un prêt concessionnel du Japon pour à peu près 137 milliards de FCfa. D'après le Maire de Ouakam, Abdoul Aziz Guèye, les travaux emploient 600 personnes dont les 35% habitent dans la commune.
Le Centre de santé de Ouakam reconstruit pour 1,5 milliard FCfa
Face aux réticences des populations de Ouakam à adopter le projet de l'usine de dessalement de l'eau de mer des Mamelles, la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) a décidé de reconstruire le Centre de santé de la commune dans le cadre de la Responsabilité sociétale d'entreprise (Rse). Selon Mame Diarra Guèye, chef du projet, le coût de l'infrastructure tourne autour de 1,5 milliard de FCfa. Elle a fait savoir que 4 bâtiments sont déjà en place et un cinquième est en construction. « Les travaux sont actuellement en cours. Le génie civil de ces travaux devrait être terminé entre les mois de juin ou juillet 2024 », a informé Serigne Mbaye Thiam, hier, au cours de la visite.
Maire de Ouakam, Abdoul Aziz Guèye a salué l'initiative dont les bâtiments commencent à sortir de terre. Mais l'édile, en place depuis janvier 2022, souhaite l'accélération de la matérialisation des autres engagements de la Sones. Il s'agit de la dotation de 2 camions frigorifiques, d'une usine de fabrication de glace et du récif pour la reproduction des poissons. B. G. DIOP